« Je ne suis pas un expert » – Javier Milei plaide l’ignorance face au scandale de la cryptomonnaie LIBRA

Javier Milei s’exprime sur le scandale de la cryptomonnaie LIBRA

Le 14 février dernier, Javier Milei a fait la promotion d’une cryptomonnaie baptisée LIBRA sur son compte X, faisant exploser son cours. Mais la cryptomonnaie s’est effondrée rapidement dans les heures qui ont suivi, perdant jusqu’à 95 % de sa valeur. Le président argentin s’est immédiatement détaché du projet, expliquant qu’il « n’était pas au courant des détails du projet ».

C’est une justification jugée insuffisante pour un chef d’État, qui a mis Javier Milei dans de grandes difficultés. Le scandale a enflé en Argentine, au point de conduire à un appel à la destitution de la part de l’opposition. Pour rappel, le président argentin est déjà visé par de nombreuses actions en justice, notamment pour escroquerie, négociations incompatibles avec la fonction publique et manipulation des prix.

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Face à cela, Javier Milei s’est exprimé pour la première fois lors d’une interview télévisée qui a été rapportée par Bloomberg. Le président argentin plaide l’ignorance, expliquant que sa spécialité ne résidait pas dans les cryptomonnaies :

« Je ne suis pas un expert. Ma spécialité c’est la croissance économique, avec ou sans argent. En tant que personne qui est un grand enthousiaste des nouvelles technologies, j’ai vu la possibilité d’un outil de financement pour des projets d’entrepreneurs et je l’ai partagée. »

Le gouvernement fait machine arrière dans l’espoir d’étouffer le scandale

Le président américain a également affirmé que seuls « 4 ou 5" Argentins avaient réellement perdu de l’argent, et que la majorité des investisseurs ayant subi la chute des cours étaient « Chinois et Américains ».

Javier Milei a par ailleurs expliqué qu’il a rencontré les équipes ayant lancé le LIBRA avant d’en faire la promotion, mais il n’est pas possible de vérifier ces dires. Il a aussi affirmé qu’il souhaitait rencontrer toutes les personnes qui pourraient aider l’Argentine à sortir de sa situation économique désastreuse, mais qu’il avait compris qu’il ne pourrait plus le faire :

« La leçon la plus importante que j’en ai tirée est que je ne peux plus être le même Javier Milei. Je dois malheureusement mettre plus de filtres afin que cela ne soit plus aussi facile de me contacter. »

Le populiste Javier Milei, qui se présente en homme du peuple, a accédé à la présidence argentine, notamment en promettant un redressement économique. Pour cela, il a adopté des mesures inhabituelles qui se reflètent notamment dans sa promotion du LIBRA.

Le ministre de l’Économie sort également les rames

Le ministre de l’Économie Luis Caputo est également venu à la rescousse du président argentin, estimant que les cryptomonnaies n’étaient pas si importantes :

« Les cryptomonnaies sont un tout petit, infinitésimal, monde. C’est un monde de spécialistes qu’il est difficile de comprendre. Je ne comprends pas non plus les cryptomonnaies et pourtant on a tenté de me l’expliquer 800 000 fois. »

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Pas sûr que cela suffise pour atténuer le scandale. Lundi, la Bourse de Buenos Aires chutait nettement, alors que des appels à la destitution continuaient d’être partagés.

Journaliste chez Cryptoast depuis 2017, je suis passionnée par les enjeux de décentralisation, de vie privée et de régulation. Je me suis spécialisée dans l'économie et la finance traditionnelle en analysant comment les actualités de ce secteur influencent celui des cryptomonnaies, offrant ainsi une perspective unique et éclairée aux lecteurs de Cryptoast.

Marine Debelloir

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