Europol développe un « serious game » pour aider à pister les cryptos
L’agence Europol a annoncé lors d’une conférence crypto avoir développé un jeu vidéo éducatif ("serious game") destiné à former les forces de police au traçage de crypto-monnaies. Après les États-Unis, c’est donc au tour de l’Europe d’essayer de pister les cryptodevises.
Former la police aux crypto-monnaies
Europol s’intéresse de plus en plus à la blockchain, notamment lorsqu’elle est utilisée pour blanchir de l’argent sale ou financer le terrorisme. À la fin du mois de mai, l’institution européenne avait ainsi fermé Bestmixer.io, accusé de blanchiment à grande échelle. Ce type d’opérations est possible grâce à une spécialisation qui s’est accrue ces dernières années. Cela fait ainsi six ans qu’Europol propose sa conférence crypto destinée aux professionnels. Cette semaine, ce sont plus de 300 experts appartenant aux forces de l’ordre ou au secteur privé qui se sont rassemblés du 12 au 14 juin.
La conférence a permis de discuter de nouvelles pratiques policières. Les crypto-monnaies étant parfois utilisées pour des fraudes et de l’extorsion, il convient d’avoir des outils modernes. La saisie du site du Dark net Wall Street Market a été un exemple de ces nouvelles initiatives. Selon le communiqué, Europol reste cependant conscient que toutes les utilisations des cryptodevises ne sont pas néfastes, citant « les usages légitimes des technologies blockchain, comprenant le trading et l’investissement en crypto-monnaies, les moyens de paiement et les réserves de valeur. »
Un « serious game » pour apprendre à tracer les transactions
On imagine la difficulté pour les forces de police lorsqu’il s’agit d’appréhender un univers qui reste opaque même pour les initiés. Pour favoriser l’éducation aux cryptos, Europol a donc choisi d’utiliser un support vidéoludique éducatif qui servira à former les équipes. Le jeu, qui est encore en développement, permettra d’apprendre à tracer les transactions de la blockchain. Il a été élaboré en collaboration avec CENTRIC, un centre d’excellence qui se spécialise dans la recherche innovante pour lutter contre le crime organisé et le terrorisme.
Pour l’instant, on ne sait pas quelles blockchain seront tracées. On imagine que le Bitcoin (BTC) devrait figurer parmi les premiers visés, ainsi que des altcoins anonymes comme le Monero (XMR). C’est en tout cas la dernière d’une longue liste d’initiatives prises par les gouvernements et institutions ces derniers mois pour « désanonymiser » les crypto-monnaies. LocalBitcoins avait ainsi discrètement retiré l’option de paiement en espèces en début de mois. Et les États-Unis avaient annoncé travailler sur une méthode de pistage du Zcash (ZEC) et du Monero. Affaire à suivre donc...