Scalabilité, anonymat, altcoins prometteurs… Brian Armstrong décrypte la décennie qui s’ouvre
Le PDG de Coinbase Brian Armstrong a mis son plus beau costume d’augure et a livré ses prévisions pour 2020 en ce qui concerne l’évolution du secteur de la blockchain. Ses prédictions forcément très optimistes sont à prendre avec un grain de sel, mais elles donnent une vision intéressante de ce qui pourrait se dessiner pour les cryptos dans les années à venir.
La scalabilité et la protection de la vie privée : deux enjeux clés
Ce n’est une surprise pour personne, la scalabilité sera l’enjeu clé de la décennie à venir. Selon Brian Armstrong, elle arrivera sous la forme de solutions à deux couches, ou de nouvelles blockchains plus efficaces. Le CEO de Coinbase compare cette avancée à l’arrivée du haut débit pour Internet, qui a rendu obsolète les modems 56K.
En addition à cela, il estime que c’est une crypto anonyme qui pourrait réussir à être adoptée massivement par de nouveaux utilisateurs. La raison, selon Armstrong, c’est que les registres distribués transparents et consultables par n’importe qui ne font pas sens s’ils sont massivement utilisés. Mais il faudra pour cela déjouer les plans des régulateurs, qui se sont attaqués à l’anonymat des crypto-monnaies en 2019.
Cosmos, Ethereum, Algorand… Des projets « de haute qualité »
Le PDG de Coinbase cite également les projets qui sont selon lui les plus intéressants, et qui devraient continuer à se développer dans les années 20. Selon lui, la valse des altcoins du top 10, qui se sont créés et ont disparu de manière massive ces dernières années, devrait se calmer un peu. Cinq blockchains devraient ainsi selon lui consolider leur position : Dfinity, Cosmos, Polkadot, Ethereum dans sa version 2.0 et Algorand. Mais cela ne veut cependant pas dire qu’il s’agira des seuls projets. Selon Armstrong, « il y aura autant de tokens que d’entreprises/projets open source/DAO/œuvres caritatives dans le monde ».
Des marchés émergents et des cryptos qui deviennent enfin utilitaires
Brian Armstrong pense également que ces cryptos seront partagées pour leur utilité, et non plus dans un but d’investissement, comme c’est encore largement le cas. Il estime qu’on en voit déjà les prémices, avec des clients qui utilisent des services de prêt ou des cartes de crédit liées aux cryptos. Selon lui, cette mise en avant de l’utilité des cryptos se fera en premier lieu dans des territoires émergents où les banques sont moins présentes, ou qui connaissent une crise financière. Par exemple, 90% des 5 000 personnes qui ont reçu des cryptos grâce à GiveCrypto.org au Venezuela en 2019 ont pu les utiliser dans un commerce local. C’est un signe qu’elles trouvent petit à petit leur utilité selon Armstrong.
Les banques centrales et les institutions rattrapent leur retard
On en a vu les prémices en 2019, mais la tendance devrait s’accélérer cette année : les banques centrales sortiront leurs propres cryptodevises « officielles ». Le PDG de Coinbase estime aussi que ces monnaies numériques ne seront pas forcément adossées à une unique devise. Elles pourraient être composées d’un « panier » de monnaies FIAT, comme c’est le cas pour le projet Libra de Facebook.
« The Flippening » des milliardaires ?
Armstrong conclut ses prévisions par une hypothèse encore plus optimiste. Il explique que lorsque le Bitcoin (BTC) atteindra 200 000 dollars, la richesse de la moitié des milliardaires du monde sera basée sur les crypto-monnaies. Selon lui, cela indique que de plus en plus de personnes « pro-technologie » auront accès à des capitaux importants, avec l’influence qui en découle. Mais pour l’instant, on en est encore loin : le BTC a ainsi commencé l’année à 7 200 dollars et affiche ce matin 7 556 dollars.