Salvador : Nayib Bukele a-t-il détourné le fonds Covid-19 pour l’adoption du Bitcoin (BTC) ?
Le Salvador avait adopté le Bitcoin (BTC) en tant que monnaie légale il y a un peu plus de deux ans. Mais le parti au pouvoir aurait-il financé ce changement avec des fonds dédiés à lutter contre le Covid-19 ? Ce sont les accusations qui pèsent désormais sur Nayib Bukele, le président du pays. Le point sur le sujet.
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Au Salvador, Nayib Bukele est accusé de détournement de fonds
Un modèle d’adoption du Bitcoin (BTC) : c’est ainsi qu’est souvent présenté le Salvador, après avoir modifié profondément la manière dont il gère ses monnaies fiduciaires. Mais le passage à la cryptomonnaie a-t-il été partiellement basé sur une fraude ? C’est ce qu’affirme l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP).
Ce groupement de journalistes enquêteurs, qui a révélé des affaires de corruption majeures depuis 2006, a en effet consacré un dossier à la Banque de développement d’Amérique centrale, et au gouvernement de Nayib Bukele. La Banque centraméricaine d’intégration économique (CABEI) aurait selon ses dires proposé des financements à plusieurs pays de la région, financements dont les fonds auraient été utilisés à mauvais escient.
Au Salvador en particulier, un fonds destiné à soutenir les petites entreprises lors de la crise du Covid-19 aurait été détourné pour soutenir le projet d’adoption du Bitcoin en tant que monnaie légale :
« Au Salvador, les reporters ont trouvé un prêt de 200 millions de dollars de la part de la CABEI, destiné à soutenir les petites entreprises pendant la pandémie. Il a été détourné pour financer les plans infortunés du pays, qui a fait du Bitcoin une devise nationale. »
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Ledger : la meilleure solution pour protéger vos cryptomonnaies 🔒Des financements suspects de la CABEI
Selon un ex-membre de la Banque de réserve du Salvador, la CABEI agit comme « un club d’amis », plutôt que comme une institution financière contrôlée. Elle financerait à tout va des dirigeants de pays d’Amérique centrale, sans les mesures de sécurité appliquées habituellement par des entités similaires, dont la Banque mondiale :
« Tu approuves un prêt pour moi, j’approuve un prêt pour toi… C’est ainsi que les décisions sont prises. »
En 2021, un prêt de 600 millions de dollars a ainsi été accordé au Salvador, afin d’aider les petites entreprises. À l’époque, le pays était en grandes difficultés financières, face à une crise du Covid-19 qui avait particulièrement touché l’Amérique centrale. Mais sur ces 600 millions de dollars, seuls 20 millions auraient été utilisés pour fournir des prêts aux entreprises.
Selon des budgets consultés par l’OCCRP, 425 millions de dollars auraient été détournés pour financer des « obligations d’État générales ». Au sein de cette catégorie générique se trouvait notamment le projet de « bitcoinisation » de l’économie du Salvador. 200 millions de dollars auraient donc été alloués à cette adoption de la cryptomonnaie.
Acheter des cryptos avec eToro« L’argent est fongible »
Dante Mossi, le directeur exécutif de la CABEI, avait à l’époque salué l’adoption de la cryptomonnaie, confirmant que la Banque apporterait une « aide technique » au projet. Selon lui, les conditions du prêt Covid-19 excluaient cependant explicitement l’utilisation du fonds pour financer l’adoption du Bitcoin.
Dante Mossi a donc confirmé que le Salvador aurait bel et bien ignoré les termes du contrat… Mais que ce serait la faute à la fongibilité de l’argent :
« L’argent est fongible. […] Nous avons fourni un soutien en termes de budget, donc le gouvernement peut utiliser l’argent comme il le souhaite. »
Par ailleurs, Nayib Bukele aurait détourné ces fonds pour un résultat au final peu concluant. Deux ans après son adoption, le BTC représente en effet moins de 1% du poids économique du pays. Et la « dédollarisation » à laquelle rêvait le président du pays n’a pas encore eu lieu.
Ce n’est par ailleurs pas la première fois que le gouvernement est accusé d’avoir esquivé les lois pour financer l’adoption du Bitcoin. Il y a un an, un groupe caritatif de promotion des droits humains en Amérique centrale avait mis en examen Nayib Bukele. Il accusait ce dernier d’avoir utilisé illégalement de l’argent public pour acheter des BTC. Il est donc probable que ces affaires viennent entacher encore la « success story » qu’essaie de vendre le gouvernement du Salvador.
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