Selon un rapport, les distributeurs de bitcoins (BTC) pourraient favoriser le trafic d'êtres humains aux États-Unis
On savait que le Bitcoin (BTC) et les autres cryptomonnaies étaient accusés de financer des activités criminelles par bon nombre de pourfendeurs des crypto-actifs. Cependant, le Government Accountability Office (GAO), l'équivalent américain de la Cour des comptes, va plus loin dans la précision et affirme, dans un rapport, que les distributeurs de BTC favoriseraient le trafic d'êtres humains. Quelles preuves l'autorité apporte-t-elle pour étayer ses graves accusations ?
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Les distributeurs de bitcoins (BTC) utilisés pour le trafic d’êtres humains ?
Cette accusation pourrait prêter à sourire si les conséquences potentielles n’étaient pas aussi tragiques. Selon un rapport du GAO, les cryptomonnaies, et plus particulièrement les distributeurs de BTC ou d’autres actifs numériques, peuvent favoriser le financement d’activités illégales impliquant toute sorte de trafics, incluant le trafic sexuel.
Le rapport avance deux justifications principales pour arriver à cette conclusion. La première, c’est que les opérateurs des distributeurs aux États-Unis n’ont pas d’obligation légale à indiquer leur localisation exacte. Pour le GAO, cette absence d’obligation peut entraîner de forts risques de financement d’activités criminelles impliquant le trafic de drogue et d’êtres humains, notamment le trafic sexuel.
La seconde justification est attraite au relatif anonymat des distributeurs. Bien que le rapport reconnaisse que ce n’est pas 100 % anonyme, les opérateurs ne recueillent pas toujours des informations sur l’identité des utilisateurs. En conséquence, les cryptomonnaies, et non pas les seuls distributeurs, peuvent être attrayantes pour les criminels en tout genre.
Pour appuyer ses dires, le GAO cite le FBI qui, lui-même, constate que les distributeurs de BTC peuvent être utilisés à des fins illégales. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les autorités américaines s’intéressent à ces kiosques.
Dans le rapport, le GAO explique que 27 plateformes seraient impliquées dans le financement de trafic d'êtres humains. 15 d'entre elles acceptent les paiements en cryptomonnaies et 3 n'acceptent que les paiements en BTC et consorts. Or, il semble tirer la conclusion que les distributeurs sont aussi utilisés pour financer ces activités de ses précédentes observations, sans apporter de preuves formelles.
? À lire – Le fisc américain enquête sur les opérateurs d’ATMs Bitcoin
La mauvaise publicité des distributeurs de bitcoins (BTC) aux États-Unis et ailleurs
Les distributeurs de bitcoins, parfois appelés ATM Bitcoin, permettent à tout un chacun d’acheter et de vendre leur cryptomonnaie favorite au coin de la rue ou n’importe quel type de boutiques. Ils sont très populaires dans certains pays.
Ainsi, selon le site Coin ATM Radar, le nombre de distributeurs a explosé aux États-Unis, passant d’environ 560 en janvier 2017 à plus de 30 000 cinq ans plus tard.
En Europe, la répartition des distributeurs de BTC est très inégale. Ils sont plutôt populaires en Espagne (199 distributeurs), en Suisse ou en Autriche (142 pour chacun des deux pays).
En revanche, la France est très loin derrière, avec seulement deux ATM Bitcoin qui fonctionnent au moment où ces lignes sont écrites. Ce désert hexagonal est en partie lié à une affaire de blanchiment ayant impliqué le principal opérateur du pays.
Aux États-Unis, la mauvaise publicité de ces kiosques auprès des autorités affecte plus particulièrement les distributeurs de BTC. En effet, en page 11 du rapport précité, les auteurs écrivent explicitement que le Bitcoin est la cryptomonnaie la plus utilisée pour financer toute sorte de trafic, incluant le trafic d’êtres humains à des fins sexuelles.
? Pour aller plus loin – Distributeurs de Bitcoin (BTC) : pourquoi la France est-elle un tel désert ?
Cryptoast Academy : Ne gâchez pas ce bull run, entourez vous d'expertsLes distributeurs de bitcoins (BTC) facilitent-ils le financement d’activités criminelles ?
Sur ce point, le GAO semble sûr de lui. Pourtant, il est possible de remettre en cause cette affirmation sur de nombreux points. Tout d’abord, le GAO est l’équivalent de la Cour des comptes aux États-Unis. En d’autres termes, sa compétence est principalement concentrée sur les comptes publics. Pourquoi le GAO a-t-il rédigé ce rapport ?
En préambule de ce dernier, le GAO précise qu’il lui a été demandé par des membres du Congrès américain « de vérifier si l’utilisation des cryptomonnaies peut faciliter le trafic sexuel et le trafic de drogue. » Ainsi, l’autorité ne s’est pas seulement intéressée aux ATM, mais a conclu qu’ils étaient plus à même de faciliter cette utilisation.
Ensuite, le GAO commet une erreur factuelle dès la première page du rapport, pourtant long de 84 pages, en affirmant que les « fonctionnalités d’anonymisation offertes par les cryptomonnaies peuvent permettre leur utilisation par des criminels afin d’éviter toute détection lors d’un paiement pour des activités illicites. »
Or, il a été maintes fois prouvé que les cryptomonnaies, et plus particulièrement le Bitcoin, n’étaient pas anonymes, mais pseudonymes. En outre, le récent rapport de Chainalysis a montré que ces transactions illicites ne représentent que 0,15 % de la totalité des transactions en crypto-actifs.
Toutefois, si 0,15 % est un taux très bas, cela représente tout de même 14 milliards de dollars. Par quels canaux passent ces 14 milliards ? Quelle est la contribution des distributeurs à ces 14 milliards ? Cette question sensible n’a pas de réponse précise à l’heure actuelle, mais le GAO semble affirmer que les ATM Bitcoin peuvent être utilisés pour financer ce type d'activités. Ainsi, il serait fort intéressant de connaître avec précision les canaux par lesquels sont réalisées ces transactions.
? À lire – L’activité criminelle ne représente plus que 0,15 % des transactions en cryptos
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