Des législateurs américains demandent officiellement à Facebook de mettre en pause le projet Libra
Quatre législateurs américains ont publié une lettre ouverte à l’attention de Facebook. Ils demandent au réseau social de cesser temporairement le développement de sa crypto-monnaie Libra. C’est une confirmation de plus de l’inquiétude de la classe dirigeante américaine, qui craint le pouvoir perturbateur d’une économie parallèle portée par Facebook.
Facebook incité à mettre en pause Libra
Maxine Waters, Carolyn Maloney, William Lacy Clay, Al Green et Stephen F. Lynch ont tous les cinq signé la lettre adressée à Facebook. Elle demande une pause dans le développement de Libra : « Nous vous écrivons pour demander à ce que Facebook et ses partenaires acceptent immédiatement un moratoire sur toute progression de Libra […] et Cali.bra – son projet de portefeuille digital ».
Les signataires estiment que le stablecoin développé par le réseau social peut menacer les systèmes financiers des États-Unis. « Il apparaît que les produits développés pourraient participer à un système financier global entièrement nouveau, qui serait basé en dehors de la Suisse, et qui pourrait rivaliser avec la politique monétaire des États-Unis, ainsi que le dollar. » La Libra Association, qui rassemble des organisations et entreprises, est en effet basée en Suisse.
Une contre-économie potentielle qui effraie le gouvernement
La lettre liste les aspects de Libra qu’elle estime potentiellement néfastes : « Cela soulève des inquiétudes sérieuses sur la vie privée, les échanges de monnaie, la sécurité nationale et les politiques monétaires. Non seulement pour plus de 2 milliards d’utilisateurs de Facebook, mais aussi pour les investisseurs, consommateurs, et l’économie globale. » Elle mentionne également des grands noms de la Tech qui ont rejoint le projet Libra, et qui pourront appuyer tout leur poids derrière la nouvelle technologie de Facebook : « Ces entreprises incluent des systèmes de paiement comme MasterCard, PayPal et Visa, ou des géants de la Tech comme Uber, Lyft et Spotify. »
Les signataires demandent donc à Facebook d’apporter plus de clarté quant aux systèmes qu’il compte mettre en place : « Bien que Facebook ait publié un “whitepaper” sur ce projet, le peu d’informations fournies à propos du rôle, de l’utilisation potentielle et de la sécurité de Libra et Cali.bra montre l’ampleur des risques associés, ainsi que le manque de protections régulatoires claires. »
Les États-Unis semblent donc prendre le chemin d’une régulation très stricte en ce qui concerne Libra. Ailleurs, d’autres gouvernements sont plus cléments. La Russie a ainsi confirmé cette semaine qu’elle n’interdirait pas Libra, et le stablecoin a reçu l’aval récent du Japon.