La Police espagnole alerte sur l’utilisation criminelle des distributeurs à Bitcoin
Des membres de la Garde civile espagnole on récemment alerté sur l’utilisation de distributeurs à Bitcoin (BTC) dans le pays. Un réseau de malfaiteurs en a fait usage pour blanchir de l’argent lié à la criminalité, selon les informations que rapporte Bloomberg.
Des distributeurs à Bitcoin utilisés pour blanchir des fonds
Selon les informations dont on dispose, les criminels, qui ont été appréhendés en mai, avaient construit un réseau de blanchiment d’argent complexe. Huit personnes auraient utilisé neuf entreprises pour transférer plus de 9 millions d’euros vers des trafiquants de drogues colombiens. Pour cela, le groupe avait loué des distributeurs à BTC et les avait installés dans un faux bureau de Madrid, qui prétendait proposer des services d’envoi de fonds et d’échanges de crypto-monnaies. Les personnes pouvaient ainsi envoyer de grandes sommes d’argent depuis leurs comptes bancaires vers des plateformes de trading, afin d’alimenter les distributeurs.
Une fois cela fait, il suffisait aux personnes arrêtées de déposer des espèces dans les distributeurs à Bitcoin. Elles recevaient alors un code permettant de retirer les crypto-monnaies sur des plateformes d’échanges. Il ne leur restait ensuite plus qu’à envoyer ces BTC ou ces altcoins directement aux trafiquants de drogues situés en Colombie. Ce procédé a permis à d’importantes sommes d’être échangées et envoyées à l’international, sans que les autorités soupçonnent à l’origine quoi que ce soit.
L’épineuse question des distributeurs à Bitcoin
La Garde civile espagnole, qui a saisi deux distributeurs, ainsi que quatre cold wallets et 20 hot wallets, continue d’enquêter sur le réseau et le processus de blanchiment utilisé. Ce que cela met en lumière, c’est que l’installation des distributeurs à BTC est encore non réglementée autour du monde. En Espagne, aucune vérification n’est nécessaire pour les personnes souhaitant en louer. On compte actuellement près de 90 distributeurs répartis sur le territoire.
Pour l’instant, les nouvelles lois qui se dessinent à l’horizon pour l’Union européenne n’incluent pas ce type de fournisseurs de crypto-monnaies. Les régulations anti-blanchiment d’argent ne visent en effet que les services d’échanges en ligne, ou les wallets.
Il faut cependant nuancer le risque associé aux distributeurs cryptos. Si la criminalité liée au Bitcoin existe, elle reste de plus en plus marginale, à mesure que l’utilisation de la blockchain se démocratise. Et les fermetures de grands sites du Dark Net, ou de mixeurs comme BestMixer.io récemment, montre que les forces de police internationales prennent de plus en plus en compte ce nouveau type de criminalité.