La blockchain d’EOS serait encore plus centralisée qu’on ne le pensait
Parmi les critiques régulièrement faites à l’Eos (EOS), on trouve souvent le manque de décentralisation. Et il semblerait que la situation soit encore plus marquée qu’on ne le pensait, comme le rapporte une analyse de CoinDesk parue hier.
Eos, une crypto trop centralisée ?
L’histoire commence avec un abandon. Eos Tribe, une entreprise qui a soutenu le réseau Eos depuis ses débuts, avait annoncé en début de mois qu’elle retirait sa candidature et ne souhaitait plus être producteur de blocs pour la blockchain Eos. Un de ses membres expliquait à CoinDesk qu’il n’était maintenant plus possible de maintenir la blockchain de l’Eos sans avoir le soutien des « whales » qui détiennent une grande partie des jetons.
Ce qui est remis en cause, c’est le modèle de fonctionnement d’Eos. Sa blockchain utilise la « Preuve d’enjeu déléguée » (Delegated Proof of Stake). Elle lui permet d’améliorer la rapidité (et la scalabilité) de son réseau, mais à un coût : la centralisation. Le réseau Eos ne contient en effet que 21 nœuds, qui sont gérés par des producteurs de blocs. Pour devenir producteur de bloc, il faut obtenir les votes de la communauté. Mais ces votes se font grâce à des tokens d’Eos. Cela veut donc dire que les plus gros détenteurs d’Eos ont une influence très grande sur le réseau, ce qui centralise encore plus les pouvoirs.
La Chine rejoint la partie
Ce fonctionnement était déjà connu (et souvent critiqué) par la crypto-communauté. Mais selon Eos Tribe, la réalité est en fait encore plus centralisée que ce qu’on imaginait. À l’origine, des producteurs de blocs d’importance étaient situés tout autour du monde : par exemple Eos Amsterdam, Eos Dublin, Eos Venezuela, etc. Mais actuellement, les whales d’Eos soutiennent des producteurs de blocs qui sont presque tous situés en Chine. Ce sont ces derniers qui remportent le plus de récompenses pour leurs travaux sur le réseau Eos.
Cela pose plusieurs problèmes : d’une part, centraliser une blockchain en un seul pays va à l’encontre du principe de décentralisation, sur lequel sont basées les cryptodevises. De l’autre, cela fait craindre des interventions de l’État chinois sur le réseau Eos. Comme on le sait, Pékin surveille de très près les crypto-actifs : son influence sur le réseau Eos pourrait donc être facteur de perturbations.
La centralisation du réseau Eos avait été pointée du doigt dès la publication de son whitepaper. Il semblerait que la communauté ait eu raison de craindre cette concentration des pouvoirs. Reste à voir si cela aura une influence sur le développement de l’altcoin, qui figure dans le top 10 des cryptodevises en termes de market cap.