Donald Trump veut appliquer 25 % de droits de douane aux produits européens
Avec son style qui lui est propre, Donald Trump a annoncé mercredi qu'il augmenterait les droits de douane sur les produits européens à 25 %. Qu'est-ce-que cette mesure impliquerait ?
le 27 février 2025 à 12:00.
3 minutes de lecture
Donald Trump brandit la menace des droits de douane à l’Union européenne
C’était l’une des craintes de l’Union européenne lors de l’élection de Donald Trump : les frais de douane. Tandis que c’était l’une de ses armes favorites lors de son précédent mandat, notamment vis-à-vis de la Chine, le nouveau président des États-Unis remet le couvert, et annonce que cette fois, c’est l’Europe qui fera les frais d’une guerre commerciale, et en particulier le secteur automobile, comme il l’a annoncé mercredi lors de la première réunion de son cabinet à la Maison-Blanche :
Nous avons pris une décision. Nous allons l’annoncer très bientôt, et ce sera 25 %, de manière générale, et cela concernera les voitures et toutes sortes de choses. […] Ils n’acceptent pas nos voitures. Ils n’acceptent pas non plus nos produits étrangers. Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles ils ne le font pas. Et nous, nous acceptons tout ce qui vient d’eux. Nous avons un déficit d’environ 300 milliards de dollars avec l’Union européenne.
En réalité, ce chiffre de 300 milliards de dollars serait quelque peu exagéré, puisque les données d’Eurostat suggèrent que ledit déficit de cette balance commerciale était de 157 milliards de dollars en 2023.
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Plus loin dans son allocution, Donald Trump fait du Donald Trump, en avançant que l’Union européenne avait été créée « to screw » les États-Unis, un verbe qui peut être traduit de manière diplomatiquement correcte par « arnaquer » ou « flouer », ou plus vulgairement par « entuber » ou « niquer ».
Trade Republic : acheter des cryptos et des actions en 5 minutesVers une guerre commerciale ?
À cela, un porte-parole de la Commission européenne a répondu à Reuters que si l’éventualité de ces taxes venait à se concrétiser, l’UE « réagirait fermement et immédiatement ».
Lorsque quelqu’un a justement demandé à Donald Trump ce qui se produirait si l’UE ripostait, l’intéressé s’est montré confiant :
Ils peuvent le faire, ils peuvent essayer. Mais les chiffres ne pourront jamais égaler les nôtres, car nous pouvons tout arrêter. Nous sommes la corne d’abondance. Nous sommes ceux que tout le monde veut. Ils peuvent riposter, mais cela ne pourra jamais être une riposte réussie, car nous, nous arrêterons tout net. Nous n’achèterons plus rien. Et si cela arrive, nous gagnons.
Au-delà des mots, le sujet des droits de douane est beaucoup plus subtil que cette vision binaire présentée ici. En effet, les entreprises importatrices peuvent notamment choisir de continuer d’acheter des produits étrangers, au risque de réduire leur marge ou de répercuter cette hausse sur le consommateur final. Dans le cas contraire, ces mêmes entreprises peuvent se fournir ailleurs, au profit d’autres puissances étrangères, ou bien de l’économie locale, si les produits en question peuvent être trouvés sur place.
Dans le cas des produits finis, un raisonnement similaire peut se transposer aux acheteurs particuliers.
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En outre, une hausse des tarifs des produits européens n’impacterait pas nécessairement les entreprises européennes, tout du moins sous certaines conditions. Prenons le cas d’Air Liquide qui emploie 20 000 personnes aux États-Unis, sa production locale ne serait pas impactée. À l’inverse, LVMH pourrait rencontrer des difficultés sur certains de ses produits, mais pas sur l’entièreté de sa gamme.
Source : Bloomberg
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Vincent Maire
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