Dédollarisation : les pays d’Asie du Sud-Est testent un nouveau protocole d’échange
L’heure est à la « dédollarisation » pour de nombreuses régions du monde, qui souhaitent se détacher du système monétaire porté par les États-Unis. Après le groupe BRICS+, c’est le groupement asiatique ASEAN qui a confirmé une nouvelle initiative. De quoi menacer réellement l’hégémonie du billet vert ?
L’Asie du Sud-Est souhaite se détacher du dollar
Pour rappel, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) rassemble des pays comme la Thaïlande, l’Indonésie, Singapour ou le Vietnam. Cette année, le groupement a déjà fait savoir son envie de se détacher du dollar et de l’euro. En avril dernier, les gouverneurs des Banques centrales et ministres des Finances affirmaient en effet qu’un nouveau système était en cours d’élaboration.
L’Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie et Singapour ont donc déjà commencé à tester de nouvelles technologies reposant sur des QR codes pour utiliser davantage leurs devises locales. Cette semaine, ce sont le Vietnam, les Philippines et Brunei qui rejoignent cette phase de test, afin de continuer à créer des passerelles entre les différentes monnaies.
Au cours d’une réunion de l’ASEAN, le gouverneur de la Banque centrale d’Indonésie, Perry Warjiyo, a confirmé que ce réseau de paiement serait étendu à la région entière :
« Cet engagement va aider à […] faciliter les paiements transfrontaliers de manière sécurisée et aisée. […] Graduellement, tous les pays vont devenir connectés […], avec l’utilisation de devises locales. »
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Zengo : le wallet mobile ultra-sécurisé pour vos cryptosUn réseau de paiement local pour ne plus être influencé par les autres économies
Les accords sont pour l’instant bilatéraux, c’est-à-dire entre deux pays. Mais l’ASEAN s’attend à ce que les pays concernés soient tous interconnectés d’ici à la fin de l’année. Pour les utilisateurs particuliers, c’est une nette avancée : les voyageurs peuvent simplement scanner des codes QR sur leurs mobiles pour acheter des biens et services d’un pays à l’autre, sans se soucier d’échanger de la monnaie.
Tout cela s’inscrit bien sûr dans un contexte de dédollarisation progressive, comme l’a souligné implicitement Perry Warjiyo :
« Cela promouvra également la stabilité à la fois dans la macroéconomie et dans le système financier, et cela permettra de répondre à un risque de vulnérabilité externe élevé. »
Ce que le gouverneur désigne ainsi pudiquement, c’est en partie l’influence du dollar, et notamment les sanctions internationales qui lui sont liées. Ce n’est pas une idée nouvelle : les pays du groupement BRICS+ sont en campagne depuis plusieurs mois pour faire la promotion d’un système qui existerait en dehors du dollar.
On assiste donc à un changement d’ampleur sur le plan macroéconomique, à l’heure où le dollar a été fragilisé par des crises successives. Beaucoup d’économies en devenir espèrent en effet voir l’avènement de plusieurs devises, plutôt que d’une seule. Et il semblerait que le monde se dirige vers ce scénario de manière plus rapide qu’anticipé.
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