« Ça ne s’arrêtera pas » : Bukele défie le FMI sur les achats de Bitcoins

Les tensions entre le Salvador et le Fonds monétaire international se tendent

Depuis 2021, le Bitcoin est la 2e monnaie légale du Salvador au côté du dollar américain. L’adoption de la « loi Bitcoin » a permis de propulser le pays sur la scène internationale, attirant ainsi de nombreux touristes et investissements. Cependant, cette initiative a également exacerbé les tensions avec le Fonds monétaire international (FMI).

Le FMI avait critiqué la loi avant même sa promulgation et a continué de le faire. Au mois de décembre, un accord a été conclu avec le FMI pour un prêt de 1,4 milliard de dollars destiné à soutenir l'économie salvadorienne. En contrepartie, le gouvernement a dû modifier et supprimer certains articles de la « Bitcoin Ley », limitant désormais la capacité du Salvador à acheter du BTC.

🌎 Pour aller plus loin, découvrez l'équipe de Découvre Bitcoin, des francophones qui collaborent avec le gouvernement salvadorien.

La notion de « limité » reste assez floue et pourrait aussi bien signifier un arrêt total des achats qu’une simple restriction du montant des acquisitions. Depuis la signature de cet accord, le Salvador n’a pas cessé d’acheter du Bitcoin, allant même jusqu’à accélérer ses acquisitions.

Le pays détient désormais plus de 6 100 BTC, soit environ 530 millions de dollars au cours actuel du BTC.

Évolution des avoirs en Bitcoin du Salvador

Cependant, le FMI n’a pas dit son dernier mot. En début de semaine, il a renouvelé sa demande visant à interdire définitivement au Salvador d’acheter du Bitcoin.

Nayib Bukele réaffirme son ambition de s’affranchir du Fonds monétaire international

Cependant, Nayib Bukele ne semble pas décidé à se conformer aux exigences du FMI. Quelques heures seulement après la publication de cette nouvelle demande, le Bitcoin Office a acheté, ou du moins transféré, 5 nouveaux BTC vers son adresse publique.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Nayib Bukele a également répondu au FMI dans une publication sur X.

📰 À lire également dans l'actualité – Bitcoin perd 30 % par rapport à l’or : Fin du rêve de valeur refuge ?

« Tout s'arrête en avril. » « Tout s'arrête en juin. » « Tout s'arrête en décembre. » Non, ça ne s'arrête pas. Si ça ne s'est pas arrêté quand le monde nous a ostracisés et que la plupart des « Bitcoiners » nous ont abandonnés, ça ne s'arrêtera pas maintenant ni à l'avenir. Preuve de travail > Preuve de pleurnicheries.

Avec cette publication, Nayib Bukele semble défier ouvertement le FMI, montrant qu'il n'a aucune intention d'abandonner le Bitcoin ni sa réserve stratégique. En réalité, les concessions faites au mois de décembre dans la loi Bitcoin ont eu peu d'impact concret, ne concernant que des articles peu ou pas vraiment appliqués, comme celui de l'obligation d'accepter les paiements en BTC.

Bien que le Bitcoin ait probablement perdu son statut officiel de monnaie légale et que le gouvernement puisse être contraint de le reléguer à une simple réserve, le BTC reste au cœur de la stratégie de Nayib Bukele.

Les initiatives éducatives, telles que Mi Primer Bitcoin, Node Nation et Cubo+ demeurent actives, continuant à former des milliers de Salvadoriens, notamment étudiants, à l'utilisation et au développement de Bitcoin. Ces efforts permettent au Salvador de conserver son statut de « Pays du Bitcoin ».

Source : Bitcoin Office

Journaliste et vulgarisateur passionné par Bitcoin, je m’attache à rendre accessible un sujet souvent complexe.
J’ai réalisé un documentaire tourné au Salvador, qui explore de manière pragmatique l’impact de Bitcoin sur le pays.
Chaque semaine, je présente l’émission « Pair à pair », un rendez-vous qui décrypte l’actualité et les enjeux du protocole Bitcoin, avec rigueur et pédagogie.
Je publie également, au quotidien, des articles et réflexions pour nourrir l'intérêt pour le BTC et encourager le débat autour de cette révolution monétaire et technologique.

Marius Farashi Tasooji

583 articles

Tous ses articles