En quoi la blockchain peut-elle représenter le futur de l'immobilier ?

Associée à d'autres technologies comme l'intelligence artificielle, la blockchain devrait faire partie de l'arsenal des acteurs du secteur immobilier dans les années à venir. On fait le point sur ce à quoi cela pourrait ressembler, avec des exemples concrets.

En quoi la blockchain peut-elle représenter le futur de l'immobilier ?

La blockchain, un moyen de moderniser l'immobilier ?

Un premier élément intéressant à mentionner est que l’immobilier est souvent considéré comme l’un des secteurs les plus archaïques au monde, le 2e pour être exact, juste derrière celui de l’agriculture.

Un autre élément qui définit le secteur est sa lourdeur d’un point de vue économique. On estime la valeur des actifs immobiliers dans le monde à plus de 200 000 milliards d’euros. En France, l’immobilier au sens large (construction incluse) représente près de 15% de la production nationale.

Mais que vient faire la blockchain là-dedans ?

La blockchain intéresse tout particulièrement le secteur pour ses aspects de certification, horodatage et fractionnement d’actifs tangibles ou intangibles. Bon nombre des aspects de cette technologie sont en réalité très prometteurs pour différents versants de l’immobilier, découvrons-les tout de suite !

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Blockchain et immobilier : fluidifier les transactions

La transaction immobilière est le premier aspect immobilier pouvant être concerné par l’apport de la blockchain. En effet, une transaction immobilière requiert la présence de nombreux acteurs (acheteur, vendeur, plateforme de mise en relation, agent immobilier, notaire, banque, assurances, expert en diagnostic immobilier, cadastre) ce qui génère ce qui est communément décrit dans le secteur comme de l’ » asymétrie informationnelle ».

En plus de cela, la présence des intermédiaires cités ci-haut (il pourrait y en avoir plus dans certains cas qui n’ont pas été cités : promoteurs, avocats, aménageurs…) engendre pour l’acheteur comme le vendeur des frais annexes. Ces derniers s’élèvent à 10% côté acheteur et vendeur (dans l’hypothèse d’un bien à 300 000 €).

Cette problématique d’asymétrie informationnelle se retrouve même lors de phases contractuelles plus « classiques » relatives à la construction. En effet, il n’est pas rare de devoir réviser plusieurs fois un contrat (architecte, maîtrise d’œuvre, traité de concession…) et de ne plus savoir quelle version a été validée il y a deux ans de cela.

Une autre idée qui se place plutôt en termes de « vision » serait d’utiliser la blockchain dès le début du processus de transaction. La blockchain pourrait injecter de la transparence et suivre de façon fiable l’évolution d’un dossier via horodatage et certification des éléments transmis. Cela permettrait aux intermédiaires de se focaliser uniquement sur les tâches à haute valeur ajoutée.

Rendre l’investissement immobilier plus accessible

L’un des atouts majeurs de la blockchain est de pouvoir inscrire des droits et devoirs afférents à l’actionnariat numériquement et de façon sécurisée. L’idée est de permettre au long terme l’investissement dans l’immobilier dès 1€ de capital là où aujourd’hui, la majorité des tickets à l’investissement immobilier (SCPI) démarrent à 500 € (sans compter tous les frais annexes) sans permettre la transparence permise par la blockchain.

Pour parler concret, le 25 juin 2019 a eu lieu la première transaction immobilière via blockchain en France grâce à la start-up Equisafe. Un hôtel particulier d’une valeur de 6,5 millions d’euros a été acheté en seulement 30 minutes pour 150 € de frais annexes. Dans le futur, ledit hôtel pourra être fractionné en plusieurs parts pour permettre des tickets d’accession à la propriété pour moins de 100 €.

D’autres cas d’usages concrets ont émergé, notamment pour permettre l’accession à la propriété pour des personnes théoriquement non solvables par les banques (freelances). L’opération RENT Token de  Masteos en témoigne (novembre 2019). Cette dernière a permis à un freelance d’accéder à la propriété (partiellement) et à un propriétaire d’appartement de le vendre en partie pour développer son portefeuille immobilier (effet de levier).

Il existe ainsi de multiples exemples de start-ups utilisant la blockchain pour investir dans l’immobilier : RealT, Olarchy, Equisafe…

?Notre présentation de l'entreprise de tokénisation de l'immobilier RealT

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Assurer une gestion certifiée

Les éléments relatifs à un actionnariat, un bien, des rénovations, des expertises, des diagnostics, des prix de vente et d’achat, peuvent être intégrés au sein d’une blockchain afin de garantir la validité des informations en cas de vente, location, cession, transfert, mutation ou autre.

Un exemple concret de blockchain en gestion immobilière est la start-up Syment. L’équipe de Syment a constaté que l’absentéisme en assemblée générale ainsi que les coûts d’envoi des lettres recommandées étaient deux problèmes majeurs liés à la gestion de copropriété.

Ainsi, la solution de Syment permet de gérer les votes en assemblée générale en inscrivant les résultats de ces derniers au sein d’une blockchain pour mettre fin à la problématique des absentéismes et des courriers recommandés très coûteux pour le syndic !

Syment est d’ailleurs en cours de développement d’un « smart contrat » pour les syndics de copropriété. Ce dernier permettrait d’automatiser et certifier divers aspects relatifs à la gestion de copropriété (travaux, rénovations…).

Un autre exemple intéressant de gestion est celui développé par Olarchy. La start-up a créé une preuve de concept relative aux baux professionnels. Olarchy a utilisé un « smart contract » qui permet au contrat professionnel « classique » de vivre au gré des évolutions de marché. Ainsi, un bail n’est pas acté définitivement lorsqu’il est signé mais bien « vivant » et évolutif tout au cours de sa durée de vie. Par ailleurs, la start-up étudie la possibilité d’automatiser les paiements en cryptomonnaies, car pour les monnaies classiques, c’est déjà opérationnel !

? A lire : Un groupe immobilier émet une obligation en utilisant la blockchain Stellar

Participer à la convergence technologique

Considérer une technologie à elle seule est une hérésie : la blockchain n’est pas le remède miracle. Toutefois, la combinaison de la blockchain et d’autres technologies peut le devenir.

De nombreux exemples peuvent être cités en termes de vision qu’ils soient institutionnels ou non. On a le projet VictorIA initié par la chambre des notaires de Paris (automatisation de la classification des documents notariés) qui utilise la blockchain et l’intelligence artificielle.

On peut également parler d’un projet très concret, qui, contrairement aux deux autres exemples cités précédemment, n’est pas en phase beta : il s’agit d’Immiris. Immiris est un service de gestion autonome de l’affichage des permis de construire. À chaque obtention de permis de construire, il est impératif d’afficher (au moins) un panneau descriptif dudit permis sur la voie publique situé à l’emplacement de la future construction pendant une durée de 2 mois.

Pour attester de l’affichage dudit permis, les maîtres d’ouvrage, constructeurs ou particuliers doivent faire appel à un huissier pour attester :

  1. du premier affichage (permet de démarrer la durée dite de « purge »),
  2. de l’affichage continu (généralement, on fait un constat en milieu de durée donc à un mois après le début de purge),
  3. de la fin de l’affichage (permet de mettre fin à la durée de « purge »).

Toutefois, la venue de l’huissier pour ces trois étapes ponctuelles ne garantit pas réellement la continuité de l’affichage du panneau (on peut le mettre seulement lorsque l’huissier est présent pour le constat puis le retirer, on peut aussi le remplacer etc.). De plus, un incident léger (rotation partielle du panneau) ou grave (chute du panneau, vandalisme, déplacement) peut se produire sans que le promoteur/constructeur/maître d’ouvrage/particulier en ait conscience.

La découverte de ceci lors du constat définitif nécessiterait de refaire courir la purge d’affichage dès le départ et conduirait à un retard de démarrage de travaux d’au moins 2 mois !

En bref, Immiris permet de réaliser soi-même un constat d’affichage de permis de construire et de le certifier dans la blockchain. De même, chaque panneau Immiris est « connecté » et permet ainsi de détecter tous types d’incidents grâce à une puce GPS et un détecteur de mouvement. En bref, c’est un exemple très technique mais à la fois très concret de convergence de la blockchain avec d’autres technologies.

Enfin, il y a le projet Cities ABC dont l’objectif est de numériser des villes pour créer une classification mondiale des villes sur différents critères relatifs à : l’éducation, la santé, la circulation, la pollution etc. Ce projet utilise 3 technologies « profondes » (on parle de DeepTech) : la blockchain, l’intelligence artificielle et l’internet des objets.

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On peut conclure par une question que tout le monde se pose : la blockchain va-t-elle faire disparaître le métier de notaire ? Pour y répondre, nous vous invitons à lire le livre d’Aurélien Onimus : La blockchain - une révolution dans l’immobilier paru le 17 septembre 2020 aux Editions Eyrolles.

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De nombreux exemples peuvent être cités en termes de vision qu’ils soient institutionnels ou non. On a le projet VictorIA (VR) initié par la chambre des notaires de Paris (automatisation de la classification des documents notariés) qui utilise la blockchain et l’intelligence artificielle.

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