Banque de France : les stablecoins peuvent avoir un impact positif
Denis Beau, le premier sous-gouverneur de la Banque de France, s’est livré à une interview auprès du Journal du Net. Il donne son point de vue sur le secteur des stablecoins, et leur intérêt potentiel pour l’institution.
Les stablecoins : deuxième génération selon la Banque de France
Interrogé sur l’intérêt nouveau de la Banque de France pour les stablecoins, Denis Beau explique qu’il les met dans une catégorie entièrement différente du Bitcoin (BTC) ou des altcoins. Selon lui :
“Les stablecoins représentent la deuxième génération des crypto-actifs. La première génération étant celle du Bitcoin, qui est caractérisé par la volatilité considérable de son cours et donc l'exposition des utilisateurs à des risques financiers forts.”
Une interprétation qui peut paraître surprenante. Même si les stablecoins sont arrivés sur le tard, ils n’ont en aucun cas été considérés comme des évolutions des autres cryptodevises, dont la valeur n’est pas adossée par un ou plusieurs actifs. Il s’agit donc simplement de deux concepts différents.
Mais pour le sous-gouverneur de la Banque de France, c’est la stabilité financière qui prime : il voit dans les stablecoins un gros avantage : “La technologie sur laquelle reposent ces crypto-actifs offre l'opportunité de développer des services de paiement plus rapides, moins onéreux et plus faciles à utiliser, surtout dans le domaine des paiements transfrontaliers”. Il pointe cependant du doigt les risques liés selon lui à ce type d’actifs, qui pourraient “menacer la stabilité financière et notre souveraineté monétaire”.
Clarifier le cadre réglementaire
Selon Denis Beau, la solution viendra d’un cadre réglementaire clarifié. Il estime que la régulation des stablecoins, et par extension des crypto-actifs, pourrait s’appuyer sur des cadres légaux existants :
“Plutôt que d'élaborer un cadre ad hoc unique et intangible, une piste plus utile serait de s'appuyer sur les cadres nationaux ou régionaux existants en les adaptant et en les faisant évoluer.”
Pour rappel, la France a précisé son cadre réglementaire au cours de l’année passée. La loi Pacte a notamment créé des règles autour des Prestataires de services d’actifs numériques (PSAN). Du côté de l’AMF, les choses ont également évolué, avec la mise en place de visas pour les ICO, ainsi que la régulation de fonds centrés autour des cryptos.
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