Le gouverneur de la Banque de France s’intéresse de près aux stablecoins
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a montré son intérêt pour les stablecoins, selon les informations de Bloomberg. Il estime que ces derniers sont plus intéressants que les monnaies virtuelles classiques. La percée institutionnelle des cryptos pourrait donc se faire grâce à ces altcoins arrivés relativement récemment sur les marchés.
Un volte-face en faveur des stablecoins
Le soutien de François Villeroy de Galhau peut paraître surprenant quand on connaît son aversion initiale pour le Bitcoin (BTC) et ses consorts. Le gouverneur de la Banque de France avait fait une sortie remarquée à son encontre en 2017. Il estimait que : « Le Bitcoin n’est en aucun cas une devise, ou même une cryptodevise. C’est un actif spéculatif. Sa valeur et sa volatilité extrême n’ont aucune base économique, elles ne sont la responsabilité de personne. La Banque de France rappelle à ceux qui investissent dans le Bitcoin qu’ils le font à leurs risques et périls. » Le ton était donné.
Malgré ce cuisant résumé, il semblerait que Villeroy de Galhau et la Banque de France avec lui soient plutôt intrigués par les stablecoins. Selon les informations de Bloomberg, le gouverneur aurait glissé que la Banque de France « observe avec un grand intérêt les initiatives du secteur privé, qui visent à développer des réseaux au sein desquels les « stablecoins » seraient utilisés pour des transactions impliquant des sécurités liées aux tokens, ou des biens et services. » Sans manquer de rappeler également sa méfiance pour les monnaies virtuelles classiques : « [Les stablecoins] sont différents des actifs spéculatifs comme le Bitcoin, ils sont plus prometteurs. »
Les stablecoins sauront-elles séduire les institutions ?
Face à des institutions monétaires et bancaires habituellement méfiantes devant les crypto-monnaies, les stablecoins pourraient donc avoir trouvé leur créneau. Un stablecoin est construit de telle manière qu’il est toujours adossé à une réserve de valeur, le plus souvent une devise. C’est le cas en principe du Tether (USDT), ou du TrueGBP de TrustToken par exemple.
Ce fonctionnement permet à ces monnaies d’avoir certaines garanties, qui manquent souvent aux cryptodevises telles qu’on les a connues jusque là. Nul doute qu’elles continueront donc de séduire les Villeroy de Galhau, voire même les Mario Draghi. Le président de la Banque centrale européenne se demandait au début du mois de mai « Qui est derrière les cryptodevises ? ». Les stablecoins lui apportent un élément de réponse.
Cette nouvelle manière de considérer les cryptos pourrait cependant déplaire aux puristes, qui voient dans les altcoins une vertu philosophique basée sur la décentralisation. L’adoption institutionnelle des monnaies virtuelles demandera donc peut-être de laisser de côté certains idéaux...