La Banque nationale tchèque est prête à étudier l'idée d'une réserve stratégique composée en partie de Bitcoins
La Banque nationale tchèque (CNB) a annoncé qu’elle allait analyser l’opportunité d’ajouter Bitcoin à ses réserves, dans le cadre d’une diversification plus large de son portefeuille d’actifs. Cette initiative, portée par le gouverneur Aleš Michl, marque une rupture avec la gestion traditionnelle des réserves européennes. Changement de paradigme en cours ?
le 30 janvier 2025 à 17:50.
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La République Tchèque va-t-elle franchir le pas avec Bitcoin ?
Nous vous en parlions hier, Aleš Michl, le gouverneur de la banque nationale tchèque (CNB), a proposé d'investir des milliards afin de permettre à son pays de se doter d'une réserve stratégique en Bitcoin, en plus d'autres actifs. Une initiative motivée par l'institutionnalisation de la cryptomonnaie, qui s'incarne notamment à travers le colossal succès rencontré par les ETF Bitcoin spot aux États-Unis.
Contre toute attente, la Banque nationale tchèque s'est montrée ouverte à l'idée. C'est elle-même qui l'a déclaré dans un communiqué suite à une décision de son conseil d'administration :
La banque centrale a intensifié la diversification de ses investissements au cours des deux dernières années dans le cadre de sa stratégie de gestion des réserves. À l’initiative du gouverneur Aleš Michl, la CNB va évaluer s’il serait pertinent, en termes de diversification et de rendement, d’inclure d’autres classes d’actifs dans ses réserves.
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Cette décision s’inscrit dans une politique amorcée par Michl depuis son arrivée à la tête de la CNB en 2022. Favorable à une diversification des réserves au-delà des devises traditionnelles, il a déjà augmenté la part de l’or et investi dans des actions. L’examen de l'incorporation du Bitcoin s’inscrit dans cette dynamique, bien qu’aucune décision finale n’ait encore été prise concernant le roi des cryptomonnaies.
Selon les premières analyses internes, une allocation de 5 % des réserves en Bitcoin aurait permis d’améliorer les rendements annuels de 3,5 % au cours des 10 dernières années, mais aurait également doublé la volatilité du portefeuille. Conscient de ces risques, Michl adopte une approche prudente et pragmatique :
Recevez jusqu'à 500 $ en bonus en déposant des fonds sur eToro« Je suis conscient de la volatilité de Bitcoin et du manque de recul historique, mais l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels et les récents développements du marché justifient une analyse approfondie. »
Un débat encore ouvert
L’intégration de Bitcoin dans les réserves de la CNB ne fait cependant pas l’unanimité. Zbyněk Stanjura, le ministre des Finances tchèque, s’est montré sceptique quant à la pertinence d’un tel investissement :
« La banque centrale doit incarner la stabilité. Or, si l’on observe les fluctuations du Bitcoin, il est clair que ce n’est pas un actif stable. »
Nous le disions, la question de la volatilité n'est pas une composante qu'exclut Aleš Michl. C'est pourquoi cette dernière pourrait être discutée, et ce sachant que la volatilité d'un actif dépend surtout de l'échelle de temps que l'on se donne pour l'observer.
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Pour l’instant, la CNB n’a pris aucun engagement, et toute évolution dans sa politique d’investissement sera rendue publique dans ses rapports trimestriels et annuels. Mais si cette initiative venait à aboutir, elle pourrait bien servir de modèle pour d’autres banques centrales cherchant à diversifier leurs réserves face aux incertitudes économiques mondiales.
L’analyse en cours sera donc déterminante : un éventuel feu vert de la CNB pourrait marquer un tournant dans l’adoption institutionnelle du Bitcoin à l’échelle des États : la CNB deviendrait la première banque centrale à détenir l’actif numérique dans ses réserves.
Un tournant d'autant plus marquant qu'il pourrait créer le - tant redouté - débat au sein de l'Union européenne concernant la pertinence d'une réserve stratégique de Bitcoin. D'ailleurs, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, déclarait plus tôt aujourd'hui que « le Bitcoin n'entrera pas dans les réserves d'aucune des banques centrales du Conseil général. » Devrait-elle en être si sûre ?
Ouvrir un compte sur N26, la banque crypto-friendlySource : Communiqué
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Maximilien Prué
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