Facebook pourrait proposer plusieurs stablecoins adossés à des monnaies FIAT différentes
Facebook, qui s’est empêtré dans le difficile lancement de Libra, pourrait considérer une alternative à sa cryptodevise. David Marcus a en effet expliqué dimanche que le "Facebook coin" pourrait prendre la forme de plusieurs stablecoins adossés à des monnaies FIAT séparées.
Changement de stratégie pour Facebook ?
Nul doute que les assauts répétés des régulateurs financiers mondiaux, uniformément hostiles à Libra, ont eu un effet sur Facebook. Face à un Sénat américain qui attaque à tout va le projet, et à la France et l’Allemagne qui ont indiqué ne pas vouloir du Libra sur leur territoire, David Marcus, le responsable de Calibra, semble tâtonner. Sa proposition dimanche, à l’occasion d’un séminaire dédié aux banques, n’a donc rien d’un hasard.
Comme le rapportait Reuters hier, Marcus a en effet montré que Facebook considérait l’utilisation de plusieurs stablecoins, tous basés sur une monnaie FIAT différente. Il a indiqué : « Nous pourrions faire les choses différemment. Au lieu d’avoir une unité de monnaie synthétique, nous pourrions avoir une série de stablecoins, un stablecoin lié au dollar, un stablecoin lié à l’euro, à la livre sterling, etc. »
Pour rappel, la valeur du Libra devait jusque là être adossée par un ensemble de devises, dont l’USD, le GBP et l’EUR. On avait même récemment appris quelles parts de ces monnaies viendraient épauler le stablecoin. Mais ce plan n’était pas définitif, selon Marcus : « Nous pourrions définitivement approcher ceci en proposant une multitude de stablecoins qui représentent des devises nationales sous une forme digitale “tokénisée”. C’est une des options qui pourraient être considérées. »
Les stablecoins, une solution qui attire même les banques centrales
Marcus s’est empressé de confirmer qu’il ne suggérait pas que cette idée était la nouvelle option privilégiée de Facebook. Mais l’évoquer confirme déjà que le groupe serait prêt à modifier une partie intégrante du fonctionnement de son token, si cela lui permet de passer les obstacles posés par les régulateurs… Quitte peut-être à abandonner le projet initial détaillé dans le whitepaper ?
Si l’opposition à laquelle se heurte Libra finit sans surprise par avoir un effet sur le projet, ce n’est pas anodin que Facebook considère spécifiquement les stablecoins « classiques » comme solution. On l’a vu au cours des derniers mois, les banques centrales mondiales et les régulateurs se montrent bien plus ouverts à ce type de cryptodevises.
En juillet dernier, le Fonds Monétaire International (FMI) avait ainsi noté que les stablecoins avaient le pouvoir de supplanter l’argent liquide. Et de grandes puissances comme la Chine sont déjà en train d’élaborer leur propre stablecoin adossé à leur devise nationale. En Europe, l’Allemagne comme la France ont signalé leur intérêt pour un possible e-euro. Il n’est donc pas surprenant que Facebook tente de s’engouffrer dans la brèche.
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