Ipocamp, une solution blockchain française pour protéger ses créations
La startup française Ipocamp souhaite utiliser la blockchain pour proposer aux créateurs des moyens modernisés de protéger leurs œuvres. Cette application de la technologie des registres distribués pourrait se développer fortement, à l’heure où les copies illégales foisonnent sur Internet.
Protéger les créations à l’heure du numérique
L’entreprise Ipocamp est issue de The Garage, l’incubateur blockchain parisien dont nous vous parlions il y a quelques semaines. Elle a été sélectionnée au même titre que quatre autres jeunes pousses jugées prometteuses. Son domaine, la protection des créations, est crucial à l’heure du « tout numérique ». L’arrivée d’Internet a en effet bouleversé la manière dont nous consultons des contenus (œuvres artistiques, recherche scientifique, ou autres). Cela a compliqué la tâche de ceux qui souhaitent faire valoir leurs droits sur leurs créations. On estime ainsi que sur les 3 milliards d’images échangées quotidiennement sur Internet, 85 % sont des copies illégales.
C’est ce problème qu’Ipocamp souhaite régler. La startup permet aux créateurs de « protéger les créations à l’international », en les inscrivant dans la blockchain. La solution proposée ne se contente pas d’inscrire la création à l’instant T ou elle est produite. Elle permet également d’avoir une traçabilité sur le parcours que fait l’œuvre une fois libérée et partagée. Comme le résume la jeune pousse : « Ipocamp certifie de qui voit quoi et quand ».
L’argument-choc de l’entreprise, c’est également une formule gratuite, qui permet aux créateurs de faire un dépôt par jour, soit 365 dépôts par an. Trois autres formules sont également disponibles afin de débloquer les dépôts illimités et le monitoring des créations, réservé aux comptes payants.
Des créations certifiées grâce à Ethereum
Les créations sont certifiées grâce à une solution Ethereum qui utilise la faculté d’horodatage infalsifiable afin que la date de production soit établie de manière certaine. Du point de vue de l’utilisateur, cette certification se fait au moment où il dépose ses fichiers sur l’interface d’Ipocamp. C’est uniquement l’empreinte du document qui est inscrite sur la blockchain, le contenu reste confidentiel, même pour Ipocamp. Aucune autre personne que le créateur ne peut donc consulter l’œuvre.
Parmi les applications concrètes de la blockchain, la traçabilité est un enjeu clé. Pour l’instant, elle est surtout appliquée aux objets manufacturés (par exemple des solutions d’approvisionnement chez Volkswagen), ou aux denrées alimentaires (comme pour la coopérative Topco aux États-Unis). L’utilisation de ces technologies a cependant un réel intérêt pour la protection des créations, car il s’agit d’une démarche qui reste complexe et coûteuse en 2019. Ce domaine d’application des registres distribués pourrait donc représenter une vraie opportunité pour les entreprises de la blockchain.
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