« Imaginez le pire endroit possible » : un dirigeant de Binance détenu au Nigeria raconte son calvaire
Six mois après avoir été libéré d’une prison au Nigeria, Tigran Gambaryan, responsable de la conformité aux crimes financiers chez Binance, revient sur son expérience éprouvante. Accusé de blanchiment d'argent, il a passé huit mois de détention, marqués par la maladie, l'isolement et l'incertitude. Un enfer carcéral dont il a cru ne jamais sortir vivant.
le 4 avril 2025 à 16:00.
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Une mission de deux jours qui tourne au cauchemar
En février 2024, Tigran Gambaryan, responsable de la conformité aux crimes financiers chez Binance, se rend à Abuja, la capitale nigériane. Il a une mission claire : discuter avec les autorités locales des allégations selon lesquelles Binance opérait illégalement dans le pays.
Mais rien ne s’est passé comme prévu. Mardi 1er avril 2025, il a raconté son calvaire lors de la conférence Links 2025 de Chainalysis à New York. « Cela devait être un voyage de deux jours », mais tout bascule lorsqu'il est arrêté, avec un collègue, le deuxième jour.
Acheter de la crypto sur Binance, l'exchange n°1 dans le mondeTigran Gambaryan et son collègue Nadeem Anjarwalla sont placés en résidence surveillée par le gouvernement. Un mois plus tard, en mars, Nadeem Anjarwalla parvient à s'échapper, profitant d'une sortie pour la prière du Ramadan. Il laisse derrière lui son collègue, qui devient alors le principal bouc émissaire des autorités nigérianes dans leur conflit avec Binance, dans une maison qui n'a même pas l'électricité.
Ces dernières accusent la plateforme d'avoir déstabilisé le naira, la monnaie locale, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur au début de 2024. Tigran Gambaryan est également inculpé pour avoir prétendument blanchi plus de 35 millions de dollars.
En réalité, il n'a pas été arrêté pour des faits qu'il aurait commit personnellement, mais en tant que représentant de Binance.
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Un enfer carcéral et des problèmes de santé
Rapidement, Gambaryan est transféré à la prison de Kuje, un établissement tristement célèbre abritant criminels et terroristes. Il décrit un environnement digne d'un cauchemar : « Imaginez l'endroit le pire possible. Pas d'eau courante, pas de climatisation, pas de douches. »
Dans ces conditions, sa santé se dégrade inévitablement. Au fil des semaines, il contracte le paludisme, une double pneumonie et souffre d'une hernie discale. L'accumulation des maladies et le manque de soins le poussent à l'extrême. « J'ai failli mourir deux fois », assure-t-il.
Lors d'une audience au tribunal à Abuja, Tigran Gambaryan s'effondre devant les juges. Ce n'est que sous la pression des autorités américaines, après une visite de deux membres du Congrès en juin, que les procureurs nigérians abandonnent les charges en octobre. Gambaryan est enfin autorisé à rentrer aux États-Unis pour recevoir des soins.
Source : DL News
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Justine Ferrari
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