L'euro numérique peut-il garantir la résilience et l'inclusion de l'argent liquide ?

La BCE continue de s'interroger sur l'euro numérique

Depuis l'approbation historique du cadre réglementaire GENIUS Act pour les stablecoins aux États-Unis, les principales puissances mondiales tremblent face à l'essor annoncé de ces monnaies numériques presque essentiellement (99 %) adossées au dollar.

Une réalité face à laquelle la Chine envisage de lancer ses propres stablecoins en yuan, en complément de sa version de banque centrale (MNBC) déjà opérationnelle. Pendant ce temps, les dirigeants de la zone euro accélèrent leurs discussions au sujet du lancement d'un euro numérique en capacité de « soutenir un système de paiement européen compétitif et résilient tout en contribuant à la sécurité économique de l'Europe ».

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Des interrogations auxquelles viennent de s'ajouter les récentes pistes mises en avant par le membre du Conseil exécutif de la BCE, Piero Cipollone. En cause, la capacité de cette monnaie numérique à résister à des crises majeures, tout en maintenant « deux dimensions (...) fondamentales pour rendre l'euro prêt pour l'avenir : la résilience et l'inclusion ».

Dans un monde de plus en plus numérique exposé à de nouveaux risques géopolitiques et opérationnels, nous devons protéger à tout moment la disponibilité de l'euro pour tous les Européens. L’euro numérique, en complément de l’argent liquide, renforcera la résilience face aux crises (...). Il souligne aussi l’importance de l’inclusion en garantissant l’accessibilité pour tous, y compris les personnes vulnérables ou peu à l’aise avec le numérique.

Peut-il garantir la résilience et l'inclusion ?

Selon Piero Cipollone, « les services de paiement ne sont pas un luxe, mais sont aussi essentiels à la vie quotidienne que l'électricité ou l'eau potable ». C'est la raison pour laquelle l'euro numérique devra être en mesure de résister à des situations critiques comme une panne d'électricité généralisée ou des attaques et sabotages plus malveillants.

Des réalités face auxquelles le membre du Conseil exécutif de la BCE voit se démarquer 3 caractéristiques essentielles, afin de garantir la résilience de l'euro numérique :

• Une infrastructure technique pour le traitement des transactions répartie sur au moins 3 régions différentes, chacune étant équipée de plusieurs serveurs ;
• Une application qui permettra de basculer rapidement entre les différents fournisseurs de services de paiement afin d'assurer une continuité en cas de cyberattaque ;
• Une fonctionnalité hors ligne en capacité d'effectuer des paiements même lorsque la connectivité Internet est perturbée ou que l'argent liquide est difficile d'accès.

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En ce qui concerne l'inclusion, Piero Cipollone explique comment l'euro numérique doit « garantir l'accès à tous les citoyens, peu importe où ils vivent, combien ils gagnent ou à quel point ils sont compétents en matière de numérique ».

Une nécessité jusque-là maintenue par l'argent liquide. C'est pourquoi « il restera disponible, accessible et accepté dans toute la zone euro » en complément d'un euro numérique capable de répondre à une perturbation des réseaux de distribution d'espèces.

Toutefois, comme le souligne très justement Piero Cipollone, « pour que l'euro numérique améliore réellement la résilience des paiements dans la zone euro, il doit d'abord devenir une réalité ».

Source : BCE

Passionné par les cryptomonnaies et le principe de décentralisation depuis de nombreuses années, je souhaite partager cette expérience avec le plus grand nombre. Je m'attache également à décrypter les enjeux associés à l'évolution de cet écosystème au sein de la finance traditionnelle.

Hugh Bernard

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