Asie : bientôt une MNBC commune pour concurrencer le dollar ?
L’Asie de l’Est pourrait-elle créer une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) commune, afin de solidifier la coopération économique de la région ? Oui, selon des chercheurs associés à l’État chinois, qui y voient un moyen de mitiger l’hégémonie du dollar. À quoi cela pourrait-il ressembler ?
Une MNBC régionale pour l’Asie de l’Est
La Chine est l’économie d’ampleur la plus avancée en termes de monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Le pays a déjà proposé partiellement son yuan numérique, dans une volonté de se positionner plus rapidement que les autres grandes puissances. Et elle pourrait continuer ses projets en proposant une MNBC commune à plusieurs pays d’Asie.
C’est en tout cas ce qu’évoquent des chercheurs d’État chinois, qui ont publié leurs conclusions à ce sujet à la fin du mois de septembre. Selon le document de l’Institut pour l’économie et les politiques mondiales, créer une monnaie numérique de banque centrale adossée à un panier de devises asiatiques est désormais possible :
« Plus de 20 ans d’intégration économique croissante en Asie de l’Est ont permis de créer une bonne fondation pour une coopération autour d’une devise régionale. Les conditions pour mettre en place le yuan asiatique se sont formées graduellement. »
? Pour aller plus loin – Monnaies numériques de banque centrale (MNBC) – C’est quoi et comment fonctionnent-elles ?
Ouvrir un compte sur Binance, la plateforme crypto n°1 au monde13 devises fiat pour adosser l’« Asian yuan »
Cette MNBC serait adossée à un panier composé de 13 devises. On y trouverait les principales monnaies fiat de la région, dont le yuan, le yen japonais, le won sud-coréen, ainsi que les monnaies des pays faisant partie de l’association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).
La technologie des registres distribués serait utilisée pour créer cette MNBC d’Asie. Cela permettrait – entre autres – de faire fonctionner les systèmes monétaires des différents pays de manière harmonieuse.
L’idée est bien sûr de diminuer la nécessité de s’appuyer sur le dollar américain. Le questionnement n’est pas nouveau, et il s’agit d’un projet de fond de la Chine, qui avait déjà grandement motivé le lancement de son yuan numérique. Selon les chercheurs, cela permettrait à l’Asie de faire face à moins de risques :
« Les pays d’Asie de l’Est règlent depuis longtemps leurs échanges en dollar, ce qui exacerbe l’écart entre les devises et les risques liés aux taux de change. Cela a été le déclencheur de la crise financière asiatique de 1997. »
? À lire également – La Russie compte utiliser le rouble numérique avec la Chine pour mettre fin à l'hégémonie du dollar
La Chine piloterait le projet ?
En raison de son poids économique et de son expérience avec le yuan numérique, la Chine piloterait vraisemblablement le projet. On rappellera cependant que rien n'est fait, et qu'il s'agit simplement d'une publication de recherche – même si elle vient d'un organe affilié à l’État chinois.
En 2006, le Japon avait essayé de créer une devise commune à l'Asie, mais le projet n'avait pas abouti. Cette nouvelle éventualité sera-t-elle donc plus durable ? C'est possible, à l'heure où toutes les économies majeures planchent sur des projets de MNBC.
? Dans l'actualité également – SWIFT partage des expériences prometteuses en matière de MNBC et d’actifs tokénisés
Le livre de Cryptoast pour tout comprendre aux cryptosSource : South China Morning Post
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌
Certains liens présents dans cet article peuvent être affiliés. Cela signifie que si vous achetez un produit ou que vous vous inscrivez sur un site depuis cet article, notre partenaire nous reverse une commission.
Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital