Zuckerberg : Libra peut réparer un système financier défaillant
Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, est sur le point de se rendre au Congrès américain pour défendre le projet Libra. La veille de son témoignage, Zuckerberg a publié ses commentaires en prévision de l'audience qui lui est accordée le 23 octobre.
Résoudre les failles du système financier
Selon Mark Zuckerberg, l'atout majeur de la Libra résiderait dans sa capacité à combler les défaillances du système financier à l'échelle mondiale. D'après lui, de trop nombreuses personnes, dont 14 millions aux États-Unis, n'ont pas d'accès à un tel service et cela a de réelles conséquences sur leur vie quotidienne. Il a déclaré :
“ Il y a plus d'un milliard de personnes dans le monde qui n'ont pas accès à un compte bancaire, mais pourrait avoir un équivalent par le biais des téléphones portables si le bon système existait. Le système actuel les laisse tomber, le secteur financier stagne et il n'existe pas d'architecture financière numérique pour soutenir l'innovation dont nous avons besoin. Je crois que ce problème peut être résolu, et la Libra peut aider à cela. ”
Zuckerberg a également insisté sur le fait que la Libra n'a pas été créée pour remplacer une monnaie souveraine, mais uniquement pour servir de système de paiement en ligne accessible à tous.
Le problème des autorités de régulation
Le CEO de Facebook souhaite apaiser les inquiétudes des autorités de régulation concernant le lancement du stablecoin :
“ Facebook ne participera pas au lancement du système de paiement Libra tant que les régulateurs américains ne l'auront pas approuvé. ”
Zuckerberg craint que les États-Unis puissent perdre leur position de leader financier sur la scène mondiale si la Libra n'était pas autorisée, en soulignant que la Chine s'apprête à lancer un projet similaire de stablecoin dans les mois à venir. La Chine travaille sur la création de sa propre cryptomonnaie, qui ne repose pas sur le dollar américain. Par conséquent, cela pourrait être une menace pour les États-Unis si des acteurs financiers décident de l'utiliser à la place du dollar pour leurs échanges internationaux.
Il demande par conséquent aux régulateurs de changer la vision qu'ils ont à propos de la Libra et de reconnaître qu'elle pourrait permettre aux États-Unis de contrer la future cryptomonnaie chinoise.
Et pour les données utilisateurs ?
En ce qui concerne l'accès de Facebook aux données financières des utilisateurs du wallet Calibra, Zuckerberg a déclaré que la société était une filiale réglementée de Facebook et qu'une séparation claire existe entre les données financières de Calibra et les données du réseau social :
“ Calibra ne partagera pas les informations de compte ou les données financières des clients avec Facebook, sauf pour prévenir la fraude ou les activités criminelles, lorsque les gens choisissent affirmativement de partager leurs données, ou lorsque nous sommes légalement obligés de le faire. ”
Les interrogations des régulateurs et de la communauté sont en effet nombreuses à ce sujet. Facebook a été sous le feu des projecteurs dans le passé notamment avec le scandale Facebook-Cambridge Analytica où les données de 87 millions d'utilisateurs ont servi à influencer les intentions de vote en faveur d'hommes politiques.
Mark Zuckerger semble bien décidé à convaincre les régulateurs que le projet Libra servira la cause des États-Unis et qu'il ne doit pas être perçu comme une menace pour la stabilité financière, bien au contraire. L'audience sera retransmise en direct sur le site du Comité des services financiers de la Chambre des États-Unis. Rendez-vous à cette adresse à 16 heures aujourd'hui pour visionner l'intervention de Mark Zuckerberg. Les réponses des régulateurs sont attendues avec une grande impatience, l'avenir de la Libra se joue peut-être aujourd'hui.
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