Un nouveau producteur de blocs d’Eos alerte sur sa centralisation
La blockchain d’Eos (EOS), qui est souvent critiquée pour sa centralisation, vient d’être à nouveau accusée de concentrer les pouvoirs par un de ses producteurs de blocs (block producers).
La centralisation d’Eos à nouveau en question
C’est le producteur de blocs « Eos New York » qui a lancé l’alerte sur Twitter il y a deux jours :
1/ Six registered producers on EOS are managed by a single entity. This is unacceptable. We have requested the signatures of the top 50 registered producers so that all token-holders may know who does and who does not condone such impropriety. Read on for evidence and the URLs: pic.twitter.com/5ZhFvOWqPB
— Kevin Rose (@kroseranger) November 27, 2019
Traduction : « Six producteurs de blocs enregistrés sur EOS sont gérés par une seule entité. C’est inacceptable. Nous avons demandé les signatures des 50 producteurs les plus importants, afin que tous ceux qui détiennent des tokens puissent savoir qui cautionne ou non cet état de fait. »
Pour appuyer ses dires, Eos New York publie une liste des noms de domaines des producteurs de blocs concernés. Ils auraient tous été enregistrés par la même personne ou organisation, au même moment. Cela suggère qu’une seule entité gérerait ces six producteurs de blocs.
Les producteurs de blocs lancent l’alerte
Ce n’est pas la première fois qu’un block producer d’ampleur lance l’alerte sur ce sujet. En septembre, « Eos Tribe » avait déjà annoncé qu’il se retirait de la liste des producteurs de blocs. Il citait lui aussi une centralisation excessive, et indiquait qu’il était maintenant impossible de tenir face aux « whales » qui monopolisent le réseau.
Pour rappel, les utilisateurs de la blockchain d’Eos votent pour les producteurs de blocs avec des tokens d’Eos. Cela veut dire que les personnes qui en accumulent le plus ont un pouvoir important sur le réseau, et peuvent accaparer ces rôles lucratifs. En septembre, on apprenait ainsi que la majorité des blocs producers venaient maintenant de Chine.
Une seconde nouvelle avait également fait craindre une centralisation excessive pour l’altcoin. Ce mois, l’entreprise Block.One, qui gère le réseau Eos, avait annoncé qu’elle commencerait à utiliser ses tokens, et donc son pouvoir de vote, pour élire les producteurs de blocs. Son poids est considérable : elle détient en effet 9.5 % des Eos. Cela restreint donc encore les possibilités de vote.
Tout cela montre qu’Eos rencontre effectivement un réel problème avec sa centralisation. L’altcoin a fait le choix d’utiliser un réseau restreint – à 21 nœuds seulement – afin d’améliorer grandement la scabilité et la rapidité qui font défaut à d’autres blockchain. Mais à quel prix ? Jusque là silencieux, les producteurs de blocs eux-mêmes commencent à communiquer leurs griefs, ce qui n’améliore pas la réputation de la blockchain. Elle pourrait donc avoir du mal à perdurer si elle ne parvient pas à prouver son bon fonctionnement.
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