Transactions vides : Ripple répond aux accusations
Une étude de l’université de Cornell accusait il y a quelques jours le réseau Ripple de traiter à 98% des transactions vides, qui relèveraient du spam. L’accusation semble avoir été suffisamment fondée pour déclencher une réponse, puisque David Schwartz a livré ses explications à la communauté.
98% de transactions vides sur le réseau Ripple
L’étude se concentrait sur trois blockchains qui semblent particulièrement touchées par le phénomène : Eos, Tezos et Ripple. Pour le XRP, le résultat était particulièrement accablant : « Notre analyse révèle que seule une petite fraction des transactions est utilisée pour transférer de la valeur », soit 2% seulement de toutes les transactions. Le réseau, qui est censé permettre des règlements extrêmement rapides, serait donc basé sur une activité presque entièrement dénuée de valeur réelle. L’étude concluait également que le volume d’échanges du Ripple était particulièrement manipulable, mais aussi son prix.
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Ripple répond à ces accusations
L’accusation pourrait remettre en question la solidité du projet Ripple, qui serait moins utilisé que ce que la communauté crypto imaginait jusque là. C’est sans doute pourquoi David Schwartz, le directeur technique de l’altcoin, a essayé de minimiser l’affaire sur Twitter :
I believe it. Transactions are so fast and cheap and the ledger has so much capacity, little incentive not to submit near zero value txns. Not long ago, 50% off all public decentralized ledger txns were on XRPL!
— David "JoelKatz" Schwartz (@JoelKatz) May 9, 2020
« Je peux croire [cette étude]. Les transactions sont tellement rapides et peu onéreuses, et le registre a une capacité tellement élevée, qu’il est tentant de soumettre des transactions presque dénuées de valeur. »
Selon Schwartz, la majorité des transactions qui apparaissent sur le réseau sont créées par des bots qui essaient d’obtenir une meilleure position dans la file d’attente. Mais il n’y aurait pas d’intérêt réel à changer les choses : « La plupart [de ces transactions] apparaissent parce que l’utilisation du registre est si peu coûteuse. Augmenter le prix découragerait le spam, mais cela découragerait aussi les transactions qui ont de la valeur ».
Si l’explication de Schwartz est raisonnable, elle n’efface pas entièrement le problème. L’étude pointe du doigt un souci persistant dans l’écosystème des crypto-monnaies : des réseaux de paiement surdimensionnés et très rapides sont au final peu utilisés. C’est en tout cas ce que concluaient les auteurs : « Les trois blockchain étudiées dans ce papier démontrent des capacités de rendement élevées. Mais le grand potentiel de ces blockchains n’a pour l’instant pas été réalisé. »
Tout cela ne devrait en tout cas pas rassurer les investisseurs en Ripple, qui ont vu le prix du XRP chuter au cours de l’année dernière, alors que des questions sur sa réelle utilité éclosent de plus en plus au sein de la communauté crypto.
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