Livre numérique : au Royaume-Uni, la Chambre des communes s’interroge sur les risques d’une MNBC de détail
Le Comité du Trésor de la Chambre des communes du Royaume-Uni a publié une série de recommandations sur la livre numérique. En effet, cette monnaie numérique, comme beaucoup d’autres, soulève une série de questions qu’il est important de considérer. Nous faisons le point.
La Chambre des communes présente ses recommandations sur la livre numérique
Cette semaine, le Comité du Trésor de la Chambre des communes du Royaume-Uni a présenté un rapport portant un regard critique sur la livre numérique de détail, à savoir la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) destinée à être utilisée par les particuliers.
Ainsi, le document de 29 pages pourrait se résumer simplement comme tel : il reconnaît le caractère innovant qu’une livre numérique de détail pourrait apporter au pays, mais ces avantages ne devront pas être supplantés par les risques encourus.
Bien souvent, les MNBC sont pointées du doigt pour l’outil de censure qu’elles pourraient constituer, et les inquiétudes qu’elles engendrent sur les données privées. Sur ce dernier point, les recommandations du Comité du Trésor préconisent par exemple que le livre numérique ait un cadre analogue aux technologies de paiements existantes :
« Nous recommandons que toute législation primaire utilisée pour introduire une livre numérique n’autorise pas le gouvernement ou la Banque d’Angleterre à utiliser les données d’une livre numérique à des fins autres que celles déjà autorisées pour l’application de la loi. »
👉 Pour aller plus loin — Qu’est-ce qu’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) ?
Plus loin, le document recommande que « les fournisseurs de portefeuilles soient solidement réglementés », de façon à ce qu’ils ne puissent pas disposer des données des utilisateurs à leur guise.
Formez-vous avec Alyra pour intégrer l'écosystème blockchainLa crainte d’un risque systémique
Un autre point important du rapport concerne la limite d’argent pouvant être détenu, faisant écho à ce que nous avions développé la semaine dernière au sujet de l’euro numérique. Il est ainsi expliqué qu’il faudrait du temps pour comprendre l’impact de cette MNBC « sur la stabilité financière et sur l’économie dans son ensemble », et ce aussi bien en temps normal qu’en période de crise :
« Pour réduire le risque de sorties à grande échelle des dépôts bancaires vers des livres numériques, il
pourrait être utile d’adopter une approche plus prudente consistant à fixer une limite initiale inférieure aux avoirs individuels par rapport à la limite de 10 000 à 20 000 £ proposée par la Banque d’Angleterre et le Trésor, en vue de l’augmenter au fil du temps. »
En outre, cette limitation viserait à limiter une hypothétique hausse de taux. En effet, bien que les arguments à ce sujet soient relativement flous, la Banque d’Angleterre estime qu’une migration des dépôts des banques commerciales vers une livre numérique pourrait amener lesdites banques commerciales à augmenter leurs taux sur les prêts bancaires de 20 à 80 points de base. L’objectif serait de compenser ce manque à gagner engendré par ces sorties.
👉 Sur le même sujet — MNBC : la Corée du Sud permettra à 100 000 citoyens de tester sa monnaie numérique
Malgré des développements partout dans le monde, nous constatons une fois de plus que les MNBC continuent de soulever des problématiques auxquelles il est encore difficile de répondre.
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