États-Unis : un sénateur soutient officiellement le Libra
Libra aurait-elle enfin trouvé un allié au sein du Sénat américain ? C’est en tout cas ce qui semble transparaître d’une lettre ouverte publiée par le sénateur Mike Rounds dans la journée d’hier.
Un sénateur américain dans le camp de Libra
La nouvelle devrait représenter un changement pour Libra. Au niveau institutionnel, le projet de stablecoin de Facebook n’a connu pour l’instant aucun soutien, et a dû encaisser critique après critique depuis l’annonce de son lancement au début de l’été. Le sénateur Mike Rounds semble cependant plus enthousiaste. Sa lettre est adressée à Anchorage Trust, une entreprise faisant partie de la Libra Association. Le sénateur explique se démarquer des réactions du Sénat, qui a violemment interrogé le responsable de Libra en juillet dernier : « Je suis profondément déçu de voir mes collègues s’adresser à vos pairs avec un ton si menaçant, et je crains que cela ne ralentisse l’innovation sur le long terme. »
Les États-Unis « prennent du retard »
Selon Rounds, cela montre que les États-Unis sont en train de prendre du retard sur le reste du monde. Il compare le pays avec le continent africain, où « le nombre d’utilisateurs actifs de devises mobiles a augmenté de plus de 30 % chaque année. » Mais aussi la Chine, où 80 % des consommateurs ont utilisé des systèmes de paiement mobiles l’année dernière, contre 10 % aux États-Unis. Rounds explique : « Avec une industrie des paiements encore à ses balbutiements dans notre pays par rapport au reste du monde, je suis perplexe devant la réaction hostile de mes collègues face à la création de Libra. »
Le sénateur Rounds explique également quelles solutions le projet de Facebook pourrait selon lui apporter. Notamment en offrant des services financiers aux personnes non bancarisées, qui représentent 6.5 % des foyers aux États-Unis. Il estime qu’il serait malheureux de « fuir une nouvelle solution qui pourrait connecter plus d’Américains vulnérables à notre système de services financiers. » Rounds évoque également la Réserve fédérale, qui compte lancer un réseau de paiement modernisé aux États-Unis, mais qui prendra selon lui trop d’années pour proposer une solution applicable.
Le sénateur républicain conclut en expliquant qu’il est selon lui nécessaire de moderniser le cadre réglementaire qui entoure les actifs digitaux aux États-Unis, qu’il qualifie d’« archaïque » et « antique ». Il demande combien de temps le Congrès et les régulateurs comptent attendre, pendant que les autres pays caracolent devant les États-Unis. Nul doute que Mark Zuckerberg, qui doit comparaître devant le Comité des services financiers de la Chambre des États-Unis la semaine prochaine, saura apprécier ce soutien.
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