Un confondateur d’Ethereum (ETH) alerte sur la centralisation de Libra
Un des cofondateurs d’Ethereum (ETH) a alerté sur la centralisation de Libra dans une interview à Bloomberg. Il estime notamment que le “Facebook coin” présente des risques à la fois pour les utilisateurs et le monde de la blockchain.
La centralisation de Libra pose-t-elle problème ?
C’est en tout cas ce que pense Mihai Alisie, un proche de Vitalik Buterin avec qui il a cofondé l’Ethereum en 2015. Le plus grand avantage de la blockchain d’Ethereum est sa grande décentralisation : elle n’est dirigée par aucun organe central et ne permet donc ni censure ni contrôle de l’usage qui en est fait. C’est donc l’inverse de Libra, selon Alisie.
Il rappelle notamment que Facebook a historiquement fait preuve d’une grande désinvolture quand il s’agit de protection des données et de surveillance de ses utilisateurs. « [Libra] touche à de nombreux domaines, qui incluent l’économie, la politique, la technologie, la surveillance ainsi que la protection des données. Facebook a donné la priorité à sa croissance plutôt qu’à la vie privée de ses utilisateurs, comme on a pu le voir dans l’affaire des influences russes lors des élections. »
Une « machine de surveillance »
Selon Mihai Alisie, Facebook (et par extension, Libra), est une « machine de surveillance très bien huilée ». Pour lui, cela entre donc en conflit avec les valeurs prônées par la majorité des crypto-monnaies. Qui plus est, le projet de Libra est soutenu par de très grandes corporations, comme Visa ou PayPal. Selon Alisie, à partir du moment où des transactions passent par ce type de systèmes, elles pourraient être annulées ou modifiées, ce qui va à l’encontre du principe même de la blockchain.
Comme le rappelle Bloomberg, Libra se défend de ces accusations en promettant que dans 5 ans, son réseau sera entièrement décentralisé. C’est une longue période pour faire confiance à un organe aussi puissant que Facebook, qui n’a jamais indiqué être particulièrement enclin à décentraliser son fonctionnement. Selon Alisie, la crypto-monnaie devrait être jugée sur ce qu’elle est actuellement, et pas sur des promesses de changement. Il estime que Facebook ruse ainsi pour faire accepter son lancement par les législateurs : « [Cela vise à] tromper les régulateurs, qui ont appris ces dernières années qu’une blockchain n’est pas simple à réguler. [Libra] devrait être traitée comme une entité essayant de créer une monnaie centralisée. »
Alisie n’est pas le premier à s’inquiéter de l’aspect très centralisé du Facebook coin, qui est qualifié de « fausse crypto » par plusieurs membres influents de la crypto-communauté. Nous verrons donc si Mark Zuckerberg réussira son pari en faisant accepter son altcoin par les législateurs de tous bords.