Le Bitcoin plonge, que se passe-t-il sur les autres marchés ? (Or, pétrole...)
Alors que le Bitcoin (BTC) est récemment descendu en dessous des 8000 dollars, la quasi-totalité des marchés mondiaux connaît également une chute brutale, plus ou moins forte. Zoom sur les différents marchés financiers et sur comment ils réagissent face au ralentissement de l'économie mondiale.
Pourquoi tous les marchés chutent-ils ?
Le Covid-19 continue d'infecter de plus en plus de personnes à travers le monde, causant de surcroît l'arrêt complet de certaines activités industrielles dans de nombreux pays.
En parallèle du Bitcoin qui passe sous la barre des 8 000 dollars pour la première fois depuis janvier 2020, les marchés financiers traditionnels s'effondrent gravement.
Cette correction abrupte touche particulièrement les marchés boursiers et ceux des matières premières comme le pétrole. Les craintes des investisseurs concernant l'impact économique du Covid-19 ont l'air de s'intensifier.
En touchant massivement l'Europe, ce sont aujourd'hui près de 44 000 personnes qui ont été recensées comme étant contaminées par le virus à l'international. Certains pays, dont l'Italie et la France prennent des mesures afin d'endiguer la propagation du virus.
À l'heure de l'écriture de ces lignes, près de 16 millions de personnes en Italie sont actuellement restreintes dans leurs déplacements en raison notamment de la fermeture des écoles et d'autres mesures préventives.
Hier, le Ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé l'interdiction de tout rassemblement de plus de 1 000 personnes afin d'endiguer la propagation du Covid-19.
L'impressionnante chute des marchés à travers le monde pourrait donc indéniablement être liée à la propagation du virus.
État des lieux de la situation
Le pétrole vient de connaître son pire jour en 11 ans
La volatilité des contrats à terme sur le pétrole semble être due à un désaccord entre l'Arabie saoudite et la Russie, alors que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) débattent de la nécessité de réduire ou non la production de pétrole brut en raison de l'affaiblissement de la demande mondiale, causée par l'épidémie du Covid-19.
L'OPEP a donc décidé de réduire l'offre de pétrole brut sur les marchés mondiaux de 1,5 million de barils par jour. La Russie, l'un des principaux exportateurs de pétrole, a cependant refusé de suivre la recommandation de l'OPEP de réduire sa production.
Les prix du pétrole ont alors subi un effondrement historique après que l'Arabie Saoudite ait secoué le marché en lançant une guerre des prix contre la Russie. Les prix du pétrole américain se sont effondrés de 34% pour atteindre leur plus bas niveau depuis quatre ans, à 27,34 dollars le baril, alors que les négociants se préparent à ce que l'Arabie saoudite inonde le marché de pétrole brut afin de récupérer des parts de marché.
L'Arabie Saoudite a aggravé la situation en réduisant ses prix de vente officiels pour le mois d'avril de 6 à 8 dollars afin de reprendre des parts de marché et de faire pression sur la Russie.
L'impressionnante chute du cours du baril de pétrole - Source : TradingView
Le CAC 40 chute de plus de 6%
Ce matin, le CAC40, principal indice boursier de la Bourse de Paris, a plongé de près de 7% en début de séance passant de 5150 à 4800 points. Les valeurs liées au pétrole, comme Total, ainsi que les valeurs bancaires (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale...) ont été les plus touchées.
Par exemple, la cotation de Total a baissé de 12% et celle de la Société Générale de 11%. Sur le dernier mois, le CAC 40 est en chute de 20%, un tel niveau n'avait pas été atteint depuis janvier 2019.
Les investisseurs continuent de s’inquiéter de l’impact du Covid-19 sur la croissance économique et les résultats d’entreprises en conséquence. C'est notamment le cas d'Airbus qui a chuté de 7% Airbus après n'avoir enregistré aucune nouvelle commande d'avion en février, un événement qui pourrait se répéter en mars.
Évolution du CAC 40 depuis juillet 2019 - Source : TradingView
Les autres indices boursiers souffrent également
La situation est similaire pour les autres indices boursiers à travers le monde. Le contrat à terme Nasdaq Composite (COMP) affiche une baisse de 4,8%, tandis que le contrat à terme Dow Jones se situe à 5,05%.
L'Asie et la région Asie-Pacifique sont également touchées. Le Nikkei 225 au Japon a chuté de 5% et se trouve actuellement à son plus bas niveau depuis plus d'un an. Du côté de la Corée du Sud, le Kospi a chuté de 4%, parallèlement au Hang Seng de Hong Kong qui a lui chuté de 4,2%.
Le S&P/ASX 200 australien a chuté de plus de 7,3%, sa plus forte chute depuis la crise financière mondiale de 2008.
Le CAC 40 subit la chute la plus importante - Source : CNN
L'or confirme son statut de valeur refuge
Alors que tous les marchés sont dans la tourmente, l'or joue totalement son rôle de valeur refuge. Ce matin, le cours de l'once a franchi le seuil des 1700 dollars, un prix qui n'avait pas été dépassé depuis décembre 2012.
En cette période de récession de l'économie à travers le monde, le précieux métal confirme sa position de valeur refuge. En atteignant un nouveau plus haut depuis presque 8 ans, l'or se positionne comme la seule alternative à la panique actuelle.
Le cours de l'or en constante hausse - Source : TradingView
Sommes-nous à l'aube d'une crise économique ?
Impossible de l'affirmer. Toutefois, une grande part des marchés dans le monde connaissent actuellement des plus bas historiques depuis plusieurs années. Le Covid-19 semble être le principal catalyseur ayant entraîné cette panique globale touchant la majorité des secteurs.
D'une vision plus globale, les secteurs actuellement en forte progression sont ceux des biens de consommation durables (+24%), des services publics (6.8%) et du commerce de détail (4,6%).
Comme détaillé précédemment, les secteurs connaissant les plus fortes baisses sont ceux de la finance (-6%), du transport (11,7%) et des minéraux énergétiques, type pétrole et gaz (-22%).
Tout en affaiblissant la suprématie des pays développés, l'épidémie du Covid-19 vient assurément fragiliser l'économie mondiale et certains analystes comparent déjà son impact à la crise bancaire et financière de l'automne 2008.
Aujourd'hui, avec le climat actuel, tout porte à croire qu'une crise économique d'une ampleur considérable est imminente, certains considèrent même qu'elle a déjà débuté.
Le Bitcoin se démarquera t-il ?
Dans ce contexte, l'or à l'air de bien se porter et constituera assurément la valeur refuge, comme il l'a déjà prouvé lors des précédentes crises. Et pour le Bitcoin ? Son évolution reste évidemment incertaine, mais il est fortement probable que son prix suive les mouvements des marchés traditionnels.
Si ce n'est pas le cas, espérons-le, le Bitcoin pourrait sortir du lot et se présenter comme une valeur refuge alternative, en parallèle de l'or. C'est bien entendu ce que toute la communauté espère, mais il faut se rendre à l'évidence que le Bitcoin continuera probablement à chuter.
Selon une analyse technique du Bitcoin, réalisée par @maxime__prigent sur Twitter, la prochaine zone de support historique de la première des cryptomonnaies se situe aux environs des 5800 - 6000 dollars.
Dans le cas où la zone des 7800 - 8000 dollars ne tient pas, la chute risque d'être tout aussi brusque que celle que nous venons juste de connaître :
Se négociant à l'heure de l'écriture de cet article autour des 7850 dollars, le Bitcoin nous réserve assurément dans les jours à venir des mouvements brusques qui confirmeront ou non les nombreuses hypothèses à son sujet.
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌
il sort d ou ce prix pour le bitcoin