E-dinar : La Tunisie devient le premier pays au monde à lancer une monnaie numérique de banque centrale
Mise à jour : la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a démenti qu'une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) avait été créée ainsi que son engagement avec une société étrangère pour la mise en place d'une solution de ce type. La BCT est actuellement au stade d'étude de toutes alternatives existantes pour numériser sa monnaie, entre autres, la CBDC. Cependant, cette alternative est encore aujourd'hui en pleine phase de réflexion.
L'agence de presse russe TASS a rapporté le 8 novembre que la Tunisie s'est associée à la start-up russe Universa pour déployer le e-dinar, la monnaie numérique de banque centrale (CBDC) du pays. Le lancement a été confirmé par le transfert d'un e-dinar entre le chef de la banque centrale tunisienne et un représentant du Fonds monétaire international (FMI).
La Tunisie devance la Chine
Alors que toute la communauté crypto s'attendait a ce que la Chine soit le premier pays à émettre une monnaie numérique de banque centrale, la Tunisie se positionne aujourd'hui en tant que précurseur dans ce domaine. Le e-dinar se différencie cependant du Petro vénézuélien par le fait qu'elle n'est pas une nouvelle monnaie à part entière. Au lieu de créer une autre devise, la Tunisie se contente de numériser ses fonds déjà existants. Une partie des réserves du pays sera simplement transférée sur la plateforme et les citoyens pourront échanger leur argent physique contre des e-dinars.
Les Tunisiens pourront alors dépenser l'e-dinar dans des milliers de boutiques, restaurants et cafés du pays. Il est possible de s'en procurer en ligne ou par l'intermédiaire de l'un des 2000 points de vente physiques déployés sur l'entièreté du territoire.
Alexander Borodich, le CEO d'Universa, veille à faire la distinction entre la CBDC et la cryptomonnaie :
“ Les billets de banque électroniques ne peuvent pas être contrefaits. Chacun de ces billets, comme la version papier, est protégé par cryptographie, ils ont, comme leur version papier, leurs propres filigranes numériques. La production de tels billets est 100 fois moins coûteuse que le gaspillage d'encre, de papier et d'électricité utilisé par la presse d'impression pour la création d'un billet physique. ”
De plus, Universa recevra également un certain pourcentage de toutes les opérations effectuées avec le e-dinar, et le grand livre distribué sera visible par la banque centrale du pays. Toutefois, la start-up affirme qu'elle n'aura pas accès aux clés privées et n'aura pas l'autorisation de consulter les documents commerciaux. Universa travaille également avec le Maroc et l'Algérie pour créer un système basé sur la blockchain dans le but de relier les banques centrales de ces pays avec celle de la Tunisie.
La Tunisie a clairement manifesté ses ambitions avec le lancement du e-dinar. Le pays veut désormais que la version numérique de sa monnaie devienne une monnaie mondiale et espère ne plus avoir besoin d'utiliser le dollar américain pour ses paiements transfrontaliers. La République tunisienne souhaite également se séparer du protocole de paiement SWIFT. Le e-dinar est considéré par la banque centrale tunisienne comme une possibilité de retrouver une certaine indépendance quant à ses échanges commerciaux à l'international.
L'idée de créer une monnaie numérique de banque centrale se répand rapidement à travers le monde. De nombreux pays y réfléchissent et effectuent déjà des tests en interne. En plus de la Chine, Universa affirme que la Tunisie pourrait bientôt être suivie par la Malaisie, les Philippines, l'Argentine et le Brésil dans l'émission de leur propre CBDC. L'Europe n'est pas en reste, la semaine dernière, un document de l’Union européenne a indiqué que la Banque centrale européenne (BCE) réfléchie a la création d’une monnaie numérique publique qui peut-être considérée comme un e-euro.
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