Sondage : 73% des Allemands rejettent Libra
Les Allemands se montrent particulièrement rétifs à Libra, comme le dévoile un sondage rapporté par CoinTelegraph ce jour. A l’échelle politique, le pays semble cependant s’ouvrir aux cryptodevises, et notamment à un possible stablecoin basé sur l’euro.
Les Allemands rejettent Libra
Le sondage a été commandé par le magazine Wirtschaftswoche et la banque Creditplus Bank AG. 2 000 Allemands âgés de 16 ans et plus ont été interrogés, pour déterminer s’ils souhaiteraient utiliser le stablecoin de Facebook à l’avenir. Le résultat est un rejet marqué de Libra : 73% indiquent qu’ils n’envisageraient pas de l’utiliser.
Les sondés ont également été interrogés sur les raisons de ce rejet. Sur ces 73%, 42% d’entre eux ont expliqué qu’ils n’avaient pas confiance en Facebook en tant qu’entreprise. Les 31% restant ont quant à eux estimé qu’ils pouvaient uniquement faire confiance à une monnaie virtuelle contrôlée par l’Etat.
Comme l’indique le rapport, ce rejet s’intensifie avec l’âge. 85% des personnes de 55 ans et plus indiquent ainsi qu’il n’est pas possible de faire quoi que ce soit avec Libra. Mais les personnes de 22 à 34 ans sont plus modérées : 42% d’entre elles expliquent qu’elles pourraient utiliser le stablecoin développé par Facebook. Quand on prend en compte tous les âges, ce chiffre tombe cependant à 27% des personnes interrogées.
Le ministre des Finances allemand très opposé au projet
Cette opposition à Libra est également présente au niveau gouvernemental. Le ministre des Finances allemand a signifié ces derniers mois son rejet total du projet, en traçant la même ligne dure que le ministre français Bruno Le Maire. Mais tout comme son homologue, il s’est montré plus ouvert à l’idée d’un “e-euro”, qui permettrait de numériser la monnaie commune de l’Union européenne. Il estime ainsi qu’il est crucial de ne pas “abandonner de terrain à la Chine, à la Russie aux États-Unis, ou à des fournisseurs privés”.
En septembre dernier, l’Allemagne avait déjà publié une stratégie gouvernementale en ce qui concerne la technologie des registres distribués. Elle souhaite explorer ces innovations pour proposer une “identité digitale” pour chaque citoyen allemand, qui serait stockée sur la blockchain. Le gouvernement voudrait également se pencher sur le sujet dans le cadre des financements de projets.
Dans l’ensemble, le pays tient la même ligne que les autres grandes puissances occidentales : il considère l’utilisation de la blockchain, mais il est hors de question de céder une partie de l’hégémonie financière à un acteur privé. Reste à voir si Libra parviendra à s’établir dans d’autres pays européens.
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