Libra : la BCE examine les risques liés aux stablecoins
Le membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) Benoît Coeuré a exprimé son opinion sur les stablecoins à l’occasion d’une réunion du groupe de travail du G7. Les banques centrales restent méfiantes face à des stablecoins qui n’ont pas été testés à grande échelle.
La BCE et les banques centrales se penchent sur le sujet des stablecoins
Comme le rapporte Reuters le 16 septembre, l’événement a surtout été centré autour de Libra, le futur stablecoin de Facebook. Il a permis à l’équipe de Facebook de rencontrer des membres des banques centrales, mais cela a aussi été l’occasion de discuter du statut des stablecoins, qui pourraient émerger de toutes parts si Libra rencontre le succès escompté.
Selon Coeuré, les stablecoins peuvent avoir un intérêt, mais ils nécessitent d’être observés en conditions réelles : « Les stablecoins sont largement non testés, en particulier à l’échelle des systèmes de paiements globaux. Ils font émerger plusieurs risques sérieux liés aux priorités de l’intérêt public. Les conditions d’approbation réglementaires seront donc drastiques. »
Sans surprise, la BCE et les autres banques centrales craignent l’effet déstabilisateur d’une monnaie qui pourrait se substituer aux monnaies fiduciaires. Les banques centrales ont également exprimé leur méfiance face à des actifs financiers qui pourraient être utilisés pour blanchir de l’argent.
Côté Facebook, le combat continue
De son côté, Facebook continue de défendre bec et ongles son stablecoin face à la levée de boucliers qui a accompagné son lancement. Un représentant de l’entreprise interrogé par Reuters indiquait que les discussions avaient été constructives. Facebook semble donc prendre son mal en patience et continue de prêcher la bonne parole.
David Marcus, l’homme à la tête de Libra, a quant à lui publié une série de tweets qui entend argumenter face aux critiques les plus fortes, notamment celles qui viennent de Bruno Le Maire en France. Il explique que Libra ne menacera en rien la souveraineté financière des nations. Au contraire, son système fonctionne au-dessus des monnaies fiduciaires qui l’adossent au ratio 1:1. Pour Marcus, c’est la preuve que Libra ne crée pas une monnaie en soi, mais qu’elle se contente d’utiliser celles qui sont délivrées par les nations souveraines.
Pas sûr en tout cas que les gouvernements soient prêts à entendre cet argument. Après la France, l’Allemagne a rejoint la liste des pays officiellement anti-Libra. Olaf Scholz, le ministre des Finances allemand, a ainsi fait une déclaration vendredi dernier, indiquant que la Libra ne trouverait pas sa place en Europe.