La Société Générale a émis des obligations basées sur l’Ethereum (ETH)
La Société Générale a annoncé dans un communiqué du 23 avril 2019 avoir émis les premières obligations sécurisées sous forme de security tokens sur la blockchain d’Ethereum (ETH). L’initiative pilote, créée avec la startup interne Société Générale Forge, devrait permettre de tester ces nouvelles opportunités sur les marchés de la blockchain. Il s’agit de la première banque française à se saisir des nouvelles dispositions de la loi Pacte. Elle devrait bientôt être rejointe par d’autres grandes banques de l’Hexagone.
Une avancée possible grâce à la loi Pacte
Nous vous l’expliquions la semaine dernière, la loi Pacte a permis l’ajout des crypto-monnaies dans les assurances-vie. L’article 21 a en effet modifié le code des assurances. Les fonds professionnels spécialisés (FPS) peuvent maintenant être placés en unité de compte d’assurance-vie. La Société Générale était prête à intégrer ce changement, comme elle le rappelle : « Dans le domaine des technologies blockchain et Distributed Ledger, le groupe Société Générale s’est investi depuis plusieurs années dans de nombreuses initiatives ». Elle avait déjà rejoint un groupement de grandes banques parmi lesquelles HSBC et Santander appelé we.trade, pour améliorer l’efficacité des virements transfrontaliers grâce à la blockchain.
100 millions d’euros d’obligations
100 millions d’euros d’obligations sécurisées seront proposées via la blockchain d’Ethereum. C’est une filiale de la banque, Société Générale SFH, qui a émis ces obligations de financement de l’habitat (OFH), sous la forme de pièces (tokens). Le communiqué indique que ces « OFH tokens » ont reçu la note AAA par les agences de notation Moody’s et Fitch.
Selon la Société Générale, la blockchain est très avantageuse pour le marché des capitaux : « Cette transaction permet d’explorer un circuit d’émission obligataire plus efficace. Les avantages sont nombreux : modularité du produit et délais de mise sur le marché raccourcis, automatisation des événements sur titre, transparence accrue, transfert des titres et règlement plus rapides. »
Les banques s’ouvrent aux technologies des registres distribués
Ce qui transparaît de cette nouvelle, c’est l’énorme bond en avant que vient de faire le secteur bancaire français. À l’origine extrêmement méfiant devant ces nouvelles technologies, il s’ouvre petit à petit à des modèles qui ont prouvé leur efficacité. Et dans ce domaine, Ethereum fait figure de fer de lance. Fin 2018, JP Morgan avait en effet réussi à rassembler 75 banques autour de sa blockchain Ethereum privée, Quorum. La Société Générale en avait alors fait partie. De quoi augurer de bonnes choses dans les mois à venir, car d’autres grandes banques françaises devraient suivre le mouvement !