Le président de la SEC ne compte pas changer les règles pour les crypto-monnaies
Le président de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine Jay Clayton a précisé sa position par rapport aux nouvelles crypto-monnaies, dans une interview à Bloomberg.
La SEC ne compte pas changer
Comme le rappelle l’article, la SEC, qui est un des gendarmes financiers américains, a une approche très régulatrice du monde des cryptos. Portée par un gouvernement Trump qui a fait officiellement part de son dédain pour les monnaies virtuelles, la SEC semble décidée à continuer de considérer ces actifs numériques comme des titres financiers, et pas comme des devises.
Dans son interview, Clayton va même plus loin : il explique qu’il ne voit pas pourquoi la législation qui entoure les actions et obligations devrait changer pour les monnaies virtuelles. Et le fait que ces lois aient été établies il y a 85 ans ne semble pas l’ébranler. Il explique ainsi : « Je ne souhaite pas étendre les lois sur les titres financiers pour englober de [nouvelles] choses. Ce n’est généralement pas mon travail d’étendre les lois, mais ce n’est pas non plus mon travail de faire l’autruche. »
Libra : sous l’égide de la SEC ou non ?
Clayton a un exemple particulier en tête quand il s’agit des crypto-monnaies : Libra. On ne sait pas encore si le stablecoin de Facebook sera régulé par la SEC ou non. Du point de vue de Facebook, ce serait un obstacle de plus : l’entreprise a d’ailleurs essayé par tous les moyens de faire classifier son altcoin comme une monnaie et pas comme un titre financier. Mais il semblerait que cette stratégie n’ait pas été couronnée de succès. À ce sujet, Clayton explique : « Si nous trouvons un moyen de réduire les coûts des paiements internationaux à travers la technologie, je suis pour. Mais vous ne pouvez pas sacrifier les principes de base des lois sur les titres financiers et les autres lois ».
Le positionnement autoritaire de la SEC à travers la figure de Clayton a en tout cas frustré une partie de la crypto-communauté, qui s’estime entravée par l’institution américaine. Clayton en est conscient, mais il confirme son positionnement : « Je pense que beaucoup de personnes se sont enthousiasmées et ont cru que nous changerions les règles pour qu’elles s’adaptent à la technologie, ils ont investi du temps et de l’argent en pensant que cela allait arriver. Mais j’ai été clair depuis le départ : cela n’arrivera pas. »
La SEC pourra-t-elle tenir cette position, à mesure que des pays historiquement plus favorables aux cryptos légifèrent de manière plus ouverte ? Les années à venir nous le diront.