BCDiploma, une certification des diplômes par la Blockchain

BCDiploma, une certification des diplômes par la Blockchain

Aujourd'hui tout le monde se met en valeur sur son CV, et c'est tout à fait normal. En revanche, si gonfler son expérience sur certains sujets pose rarement un problème, mentir sur ses diplômes est un vrai danger. Certains présentent des diplômes d'écoles prestigieuses alors qu'ils n'ont fait que suivre un programme en partenariat avec l'école par exemple. Mais ça peut aller plus loin, et d'autres peuvent parfois inventer complètement des diplômes ou les acheter de manière illégale. Au final, il s'agit un marché de plusieurs milliards dans le monde et une véritable plaie pour les services des ressources humaines. C'est dans ce cadre qu'intervient le projet BCDiploma, dont l'objectif est de garantir la véracité des diplôme et certifications.

BCDiploma est un projet français, lancé par une ICO début 2018 et qui repose sur la technologie Ethereum. J'ai décidé de vous le présenter aujourd'hui, car il vaut le détour. Les personnes derrière le projet ont notamment levé 1.2 millions d'euros pour se développer récemment. Ils ont également déjà plusieurs partenariats avec certaines écoles, dont notamment l'université Paris-Descartes pour certains masters ou encore l'incubateur spécialisé dans les startups blockchain : Chain accelerator.

 

Le projet BCDiploma

BCDiploma logo

 

Objectifs

L'objectif de BCDiploma est simple : faciliter et automatiser la vérification de l'authenticité des diplômes. Le principe est le suivant :  l'école partenaire déploie simplement les diplômes de ses étudiants sur le service proposé. Ensuite, chaque détenteur de diplôme pourra alors partager un lien vers ce dernier, en utilisant un code QR ou une URL. Les recruteurs n'auront plus qu'à suivre le lien pour vérifier le diplôme en question. Il s'agit d'un grand gain de temps par rapport aux recherches de plusieurs heures qui sont d'usage actuellement. Un autre avantage apporté par le stockage des diplômes sur la blockchain est qu'ils ne peuvent plus être perdus ou détruits.

Les outils sont open-source et ils proposent une API dédiée au service. Cela permet notamment de conserver un accès aux diplômes en cas d’arrêt du service. Il y a une donc une garantie d'accessibilité dans le temps aux diplômes, tant pour les établissements que pour les étudiants.

Au niveau de la tarification du service, les frais sont payés en utilisant le token BCDT, ou en monnaie fiat. Les frais sont fixes et payés uniquement lors du déploiement des diplômes sur la blockchain (il n'y a pas d'abonnement).

 

Équipe

Le projet est initié par des experts de l'EdTech, innovation technologique dans le domaine de l'éducation. On peut retrouver notament Luc Jarry-Lacombe , Vincent Langard et Alexis Berolatti qui sont des anciens responsables de logiciels dédiés à la formation continue. La startup fait partie du programme Microsoft for startup, un programme qui accompagne des startups sélectionnées avec un support technique, notamment en ce qui concerne l'architecture cloud. Il est intéressant de noter que Microsoft développe plusieurs services de type blockchain.

 

Token

Le service de BCDiploma repose sur un token de type applicatif, le BCDT. Ce token a été distribué lors d'une ICO entre décembre 2017 et février 2018. Le paiement des services de mise sur le réseau des diplômes se fait en utilisant ce token. Les établissement peuvent également directement payer un certain nombre de diplômes déployés par le biais de monnaies traditionnelles.

 

Le fonctionnement de BCDiploma

BCDiploma

 

Le processus d'utilisation du service que propose BCDiploma se déroule en trois étapes :

  1. Les écoles et universités enregistrent les diplômes sur la blockchain.
  2. Les élèves reçoivent un lien sous diverses formes qu'ils peuvent partager à leur guise.
  3. Le recruteur reçoit le lien vers le diplôme, et peut vérifier instantanément son origine.

Voilà en ce qui concerne la présentation du modèle d'utilisation. Voyons comment cela fonctionne techniquement et les actions que doivent réaliser les acteurs pour utiliser le service. Comme je vous l'ai dit en début d'article, le projet repose sur la blockchain Ethereum. C'est donc un système de smart-contracts qui est mis en place pour sauvegarder et retrouver les diplômes.

Létablissement délivrant le diplôme insère toute les informations nécessaires sur l'interface dédiée, informations telles que la civilité de l'étudiant et les détails de son parcours scolaire. C'est donc avec une simple application que les établissement doivent interagir, et les informations peuvent être envoyées avec un fichier Excel par exemple. Ils peuvent également personnaliser l’apparence des diplômes, de façon à ce qu'ils soient identiques aux existants.

Une fois les diplômes déployés sur le service, et donc sur la blockchain Ethereum, le système délivre automatiquement les liens aux étudiants. Ces liens sécurisés peuvent être donc uniquement partagés par l'étudiant, et redirigent directement vers un site aux couleurs de l'école.

 

Données personnelles et sécurité

Comme je vous l'ai dit, les établissements ont besoin de saisir de nombreuses données personnelles concernant les diplômés. Tout d'abord l'identité de ces derniers, mais également les détails de leurs scolarité, comme leurs notes ou certains commentaires. Toutes ces données seront utilisées pour publier les diplômes sur la blockchain Ethereum. Elle seront donc en théorie accessibles à tous et ne pourront pas être retirées du système. Cela peut donc poser des questions quant à la sécurité et la protection de ces données.

Le projet assure respecter les règles du RGPD, le règlement général de la protection des données qui encadre la gestion des données dans l'espace européen. De plus, seul l'étudiant peut partager le lien vers son diplôme. Donc si la gestion de ces liens est faite de façon raisonnée de leur part, il n'y pas lieu de voir le diplôme exposé sur l'espace Internet.

Heureusement, les diplômes ne sont pas simplement stockés sur la blockchain mais chiffrés lors du déploiement. Ce chiffrement est réalisé avec trois clés, une pour l'établissement, une du réseau et la dernière appartenant à l'étudiant. L'algorithme utilisé est l'AES256GCM, et donc les données, même si lisibles sur la blockchain, ne sont pas réellement accessibles sans les trois différentes clés des acteurs du système.

 

Voilà pour la présentation de ce projet français qui souhaite devenir un acteur majeur dans la vérification des diplômes. Une problématique peu connue mais très importante dans l'éducation post-bac et le recrutement. Si vous avez des remarques ou des questions à propos de cet article, n'hésitez pas à en faire part dans les commentaires ou sur Twitter.

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