Banque Centrale Européenne : les cryptos ne sont pas un risque pour la stabilité financière
La Banque Centrale Européenne (BCE) a donné son avis sur les actifs cryptographiques dans un rapport de mai 2019 qui analyse la place des cryptodevises en Europe. L’organe de régulation financière estime que les altcoins n’ont pas encore d’impact réel sur l’économie européenne. Le rapport indique cependant que les stablecoins pourraient trouver leur place à l’avenir.
L’impact des cryptodevises jugé mineur
Le rapport de la BCE indique que pour l’instant, les crypto-monnaies ont un impact jugé mineur sur l’économie globale de l’Europe. « Les crypto-actifs ne représentent pas un risque matériel pour la stabilité financière de l’espace européen. Leur valeur combinée est peu élevée par rapport au système financier ». Mais la BCE estime quand même que ces nouvelles technologies doivent être accompagnées : « Malgré cela, ce secteur doit être surveillé continuellement et attentivement. »
À l’heure actuelle, les altcoins « classiques » ne peuvent pas remplacer les monnaies fiduciaires selon les prévisions du rapport. « La grande volatilité du prix des crypto-actifs, l’absence de banque centrale pour les adosser et leur acceptation limitée par les marchands empêchent les crypto-actifs d’être utilisés actuellement pour se substituer aux espèces. » Malgré cela, la BCE note l’intérêt potentiel des stablecoins : « Reste à voir si les stablecoins algorithmiques peuvent offrir une réduction substantielle de la volatilité des prix, qui semble nécessaire pour l’adoption massive de ces derniers. »
Une régulation hétéroclite en Europe
Sur la question de la régulation des actifs cryptographiques, le rapport de la BCE souligne la grande hétérogénéité des pratiques. « Le statut légal des crypto-actifs varie d’un pays à l’autre, sans taxonomie commune des crypto-actifs ni d’accord commun sur la manière dont ils devraient être traités du point de vue de la régulation. » Les cryptodevises tendent à ignorer les frontières, ce qui ne facilite pas la tâche d’organes comme la BCE, qui sont limités à un territoire.
Ce rapport en demi-teinte rappelle donc la nécessité de surveiller les altcoins, mais ne semble pas conseiller leur prise en compte à l’échelle européenne. Ce n’est pas surprenant quand on connaît l’opposition historique de Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne. Au début du mois, il avait même estimé que les crypto-monnaies n’étaient « pas de vraies devises ». Les cryptos n’ont donc pas encore remporté la bataille de l’opinion en Europe, mais leur étude par les organes régulateurs est de plus en plus marquée. C’est donc un pas de plus vers une démocratisation de leur usage à l’échelle du continent.