Régulation en Égypte : les sites d’échanges devront acquérir une licence

Régulation en Égypte : les sites d’échanges devront acquérir une licence

 

La Banque centrale d’Égypte (CBE) a annoncé le 28 mai 2019 une nouvelle proposition de loi qui permettrait plus de régulation pour les fournisseurs de crypto-monnaies. Selon les informations d’EgyptIndependant, ces derniers devront obtenir une licence pour pouvoir exercer sur le territoire. Cette loi serait un premier pas vers plus de régulations pour les technologies de la blockchain en Égypte, un pays qui restait jusque là hostile à leur utilisation.

 

Début de régulation pour l’Égypte

La proposition de loi pourrait freiner temporairement l’accès aux cryptodevises en Égypte. Elle permettrait ainsi d’« interdire la création, la promotion ou l’opération de plateformes destinées à échanger de la monnaie cryptée, ou crypto-monnaie, sans avoir obtenu les licences nécessaires ». Elle ne serait cependant que la première étape : selon l’EgyptIndependant, elle donnerait ensuite à la CBE « le droit d’établir des règles gouvernant les échanges et transactions de ce type de monnaies. » Pour l’instant, on ignore les modalités entourant ces futures licences.

 

Un grand pas en avant pour les cryptos

Cette nouvelle montre que le gouvernement égyptien est enfin prêt à se pencher sérieusement sur l’épineuse question de la régulation des cryptodevises. C’est une avancée notable. Jusque là, il s’était montré particulièrement hostile à leur utilisation. En 2017, plusieurs publications avaient rapporté l’emprisonnement d’un homme, parce qu’il aurait utilisé le site LocalBitcoins. En 2018, à l’occasion de la sortie du premier crypto-exchange en Égypte, le directeur de la CBE avait déclaré : « Pour assurer la stabilité des systèmes bancaires d’Égypte, les banques prennent uniquement en compte les monnaies officielles, et jamais les monnaies virtuelles. »

Cette hostilité prend aussi ses racines dans la sphère religieuse. Le grand mufti d’Égypte Shawki Allam avait déclaré la même année que le Bitcoin (BTC) était « illégal selon la Charia islamique ». Il estimait que les cryptos ne valaient pas mieux que les jeux de hasard.

 

L’avancée est donc particulièrement notable en Égypte. Les prémices étaient déjà là depuis quelques mois. Une étude menée par des érudits musulmans avait conclu il y a un an que le Bitcoin était en réalité halal. Et la BCE avait commencé à prendre en compte les monnaies virtuelles peu de temps après, en rejoignant le consortium R3 blockchain initiative. De manière plus surprenante, un rapport de Citizen Labs sorti à la même période accusait le gouvernement égyptien d’utiliser les smartphones et ordinateurs de la population pour miner des cryptodevises à leur insu. La régulation était donc la prochaine étape logique pour les dirigeants égyptiens.

 

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