Le président de JPMorgan admet que les crypto-monnaies viennent concurrencer les banques
Le président de la banque d’investissements américaine JPMorgan a livré sa vision sur la concurrence des crypto-monnaies, en particulier celle de Facebook, dans une interview à Yahoo Finance. Il admet que les cryptodevises sont devenues de sérieuses alternatives aux systèmes bancaires.
Les crypto-monnaies : une concurrence réelle pour JPMorgan
Dans cette interview Jamie Dimon admet que la blockchain s’est suffisamment développée pour proposer des solutions qui pourraient mettre les banques en difficulté : “La blockchain est réelle. Et je pense que la concurrence [des crypto-monnaies] est tout aussi réelle.”
Dimon mitige cependant ses propos en expliquant qu’il ne s’agit pas d’une “menace existentielle”. Selon lui, les banques ne sont pas en voie de disparition à cause des technologies des registres distribués. Mais il souligne la nécessité de se préparer à ces nouveaux modes d’échanges, sous peine d’être rapidement dépassé : « Je dis à nos équipes : "N’essayez pas de deviner, vous savez qu’elles sont présentes, vous savez qu’elles arrivent, vous savez qu’elles cherchent à piquer notre assiette. Assumez." ».
Selon lui, l’évolution des échanges d’argent devra passer avant tout par les instances régulatrices. « Je pense qu’il y a de sérieux problèmes avec l’argent, et la manière dont on peut l’envoyer et le recevoir. Mais ce sont des problèmes liés aux gouvernements. » La décentralisation est permise par les crypto-monnaies, qui permettent de passer outre les limitations des banques. Concernant Libra, Dimon mentionne également qu’il n’a pas parlé personnellement à Facebook, mais qu’il était certain qu’une personne de JPMorgan l’avait fait.
Pourquoi Libra est un “game changer”
Si les grandes banques sont de plus en plus vocales par rapport aux cryptos, ce n’est pas pour rien. L’arrivée de Libra bouleverse comme prévu le paysage cryptographique actuel. Face à plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs mensuels, une adoption de la crypto-monnaie pourrait changer la manière dont le grand public effectue des paiements sur Internet. C’est ce potentiel qui effraie les banques centrales et les institutions financières. A commencer par la France, qui considère que Libra devra être « régulée comme une banque ».
Les poussées régulatrices pleuvent également sur la « monnaie Zuckerberg » de l’autre côté de l’Atlantique. La Chambre des représentants américaine va examiner prochainement la monnaie, ainsi que le Sénat. Au sein du G7, un groupe de travail a aussi été créé pour étudier les stablecoins, dont fait partie Libra.
Cette nouvelle inquiétude des institutions est en tout cas une bonne nouvelle pour l’industrie crypto en général. Elle montre que les altcoins ont suffisamment avancé pour être placés au cœur des discussions sur l’avenir des transactions financières mondiales.