BCE : des possibilités d’anonymat pour une monnaie virtuelle de banque centrale
Le Système européen de banques centrales (SEBC) a récemment élaboré une preuve de concept qui permet d’explorer les options d’anonymat pour une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Elle indique qu’il serait possible de protéger la vie privée des utilisateurs d’un réseau de ce type, comme l’explique un rapport de la Banque centrale européenne (BCE).
Est-il possible d’anonymiser une monnaie numérique de banque centrale ?
C’est la question que s’est posée la SEBC. Comme l’explique le papier, le but pour la BCE et les autres banques centrales est de trouver « un équilibre entre l’autorisation d’un certain degré d’anonymat dans les paiements électroniques, et la conformité avec les régulations qui visent à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Cette interrogation a pour but officiel de favoriser les discussions sur le sujet, mais pas de travailler sur une CBDC au niveau européen, comme s’empresse de le préciser le communiqué.
L'anonymat des futures monnaies numériques selon la BCE
La preuve de concept a été élaborée par le réseau de recherche blockchain EUROchain, en partenariat avec Accenture et R3. Elle permet de prouver qu’un réseau de paiement peut se conformer aux régulations sur le blanchiment d’argent, sans que l’identité de l’utilisateur et son historique de transaction soient connus par la banque centrale ou tout autre intermédiaire. Cette anonymisation des transactions ne concernerait cependant que les transferts de sommes limitées. Les sommes plus importantes seraient soumises à des réglementations plus strictes.
La preuve de concept s’appuie sur Corda, une plateforme de registres distribués élaborée par R3. Elle permet de vérifier les informations détenues sur deux utilisateurs, sans que ces dernières soient accessibles à quiconque. Elle met également en place une « application web intuitive » pour effectuer ces transferts aisément pour les utilisateurs. Une API permet quant à elle d’articuler le réseau entre les deux utilisateurs, la banque centrale, l’autorité de surveillance et les intermédiaires s’il y en a :
Source : BCE
La SEBC note cependant des améliorations qu’il serait souhaitable d’apporter à cette preuve de concept. Notamment une réduction des informations qui restent visibles pour des tiers non inclus dans la transaction. Mais aussi la possibilité d’accéder et de procéder aux paiements en monnaie numérique même lorsque les intermédiaires ne sont pas disponibles. La SEBC note également que l’anonymat pourrait être amélioré, grâce à l’utilisation de clés publiques changeantes et de preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proof).
Cette initiative montre que les banques centrales considèrent maintenant sérieusement une numérisation de leurs devises. La BCE confirme quant à elle cette phase de préparation : « La BCE continuera à analyser les CBDC pour explorer les bénéfices des nouvelles technologies pour les citoyens européens, afin d’être prête à agir si le besoin s’en fait sentir ».
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